Il est vrai que le Groupement national de football s'active à gérer au quotidien le football national. Mais c'est là une gestion qui suscite d'autant plus d'interrogations que la communication semble être le talent d'Achille de ce même Groupement. l ne faut donc pas s'étonner si l'organisation de quelque point de presse par ladite instance prend fatalement l'air d'un «big» évènement. A voir, par ailleurs, les interminables «salamalecs» et les trop chaleureuses embrassades entre les présidents de clubs, voire neutres, les membres du même bureau, on croirait volontiers qu'ils doivent pas se voir si souvent que cela tous ces messieurs chargés de mener la barque de notre football à bon port. Il n'en reste pas moins que c'est une bonne chose qu'ils aient décidé de se réunir, même si c'était à la veille de l'Aïd. Ils sont venus même de loin. Ils étaient tous là. Cela devait valoir le déplacement. C'était l'occasion d'exposer ses doléances, d'être fixé sur les sous que l'on reçoit et sur ceux donnés aux autres. Il fallait bien en avoir le cœur net. Certains présidents de clubs, sans doute top habitués à la jérémiade, voulaient bien faire croire qu'il y avait quelques soupçons de copinage dans la distribution de la manne des sponsors et qu'il y avait du flou quant à la valeur exacte de celle-ci. La réunion marathon qui a demandé tout un après-midi et une bonne partie de la soirée aura dissipé ces doutes qui s'étaient donc avéré infondés. Ils ont même assisté, tout sourire, à la conférence de presse de presse qui a suivi, les désormais ex-inquisiteurs. Le président Aouzal commencera par dire que la réunion était très instructive qu'elle a été «marquée par la franchise et la transparence». Il rappellera, au passage l'évolution accomplie depuis cette époque où le GNF ne disposait pas d'un sou, alors qu'il est aujourd'hui en mesure de distribuer de bien beaux millions aux clubs. Ceux qui ont fait une bien modeste saison s'en sont sortis avec la bagatelle de 2 M, 700.000 dirhams, contre pratiquement le double pour l'équipe championne, l'OCK. Gartili, était apparemment à l'aise dans sa veste de vice-président. Rien à voir avec l'image de l'opposant permanent ou le «polémiqueur» attitré à laquelle il nous a habitués. Il donnera raison à ses homologues présidents de clubs qui se verraient bien avec une subvention plus consistante, mais tout en ajoutant que pour un club comme l'IZK (le sien), 2 millions de dirhams, c'est de l'argent, c'est même 50% du budget. Désormais, ajoutera-t-il, il n'aura qu'un seul interlocuteur avec le GNF pour ce qui est de la télé, et ce sera la SNRT qui doit verser au titre de la première année 70 millions de dirhams, 75 la deuxième année et 80 la troisième année. Il a également loué l'effort d'autres partenaires et en particulier Maroc Télécom qui contribue, chaque saison par une somme globale de 20 millions de dirhams. Les derniers spécimens de la tribu des sceptiques sont ainsi servis. Et bien sûr, ils ne pouvaient pas échapper à quelques questions sans rapport avec le fric, comme celle concernant ce gazon artificiel qui continue de faire jaser, suscitant une réticence soutenue. Aouzal renverra la balle aux pratiquants eux-mêmes et aux clubs qui doivent penser autrement la méthode de préparer leurs joueurs. On n'a rien à reprocher au gazon artificiel, a-t-il entonné. Il a été installé avec la collaboration d'experts et si jamais il y a le moindre doute quant au risque sur la santé des joueurs, «nous nous en passerons instantanément». Dont acte.