Deux mots phares : unité et succès. Et trois figures, symboles : Aboubakr Al Kadiri, M'hamed Boucetta et Abbas El Fassi. Pourquoi donc, un parti au gouvernement, apparemment loin des tornades qui frappent de plein fouet le microcosme politique national, fait appel à la symbolique et à un registre davantage sémiotique qu'organisationnel?? En fait, la réunion du Conseil National du Parti de l'Istiqlal, tenue samedi 19 janvier 2008, participe d'une logique purement volontariste. En d'autres termes, le parti de si Allal s'étoffe affectivement contre les mutations politiques dans l'air ! Son outil de guerre et de réflexion reste la démocratie interne, matinée d'un référentiel historique érigé en identité. Il suffit, pour s'en rendre compte, de souligner l'adoption à l'unanimité de la procédure de la candidature à la Commission préparatoire pour le prochain congrès. Retour en arrière : la presse parlait d'un malaise, suite à la répartition des postes ministériels. Mécontent, car son fils Khalil n'était pas de la fête, l'ancien Secrétaire général, M'hammed Boucetta, a tenu à mettre sa participation sous le signe de l'apaisement. Membre du Conseil de la Présidence, il a souligné que : «le Parti de l'Istiqlal n'a jamais été présenté à l'opinion publique dans des positions que l'on connaît chez d'autres partis». Comprenez donc, le cas échéant, son allié USFP et le Mouvement populaire en perpétuelle guéguerre ! Et d'ajouter : «il nous incombe aujourd'hui de préserver cette unité en sa qualité de grande valeur ajoutée dont seul le Parti de l'Istiqlal jouit». Mot de la fin : «le prochain Congrès du Parti de l'Istiqlal doit mettre en évidence le fait qu'il a constamment été pour les Marocains le parti du référentiel islamique».Même son de cloche chez le dernier des pères fondateurs du parti, Al Kadiri «les istiqlaliens sont les détenteurs d'une mission et l'appartenance au Parti est idéologique et non administrative et procéduriale». L'homme, dont l'autorité morale est incontestable, a sciemment soulevé la question de l'unité «nous veillons, au Conseil de la Présidence, sur l'unité du parti et nous sommes vigilants pour barrer la route à toute tentative pour porter atteinte au parti, en provenance de l'extérieur». Le patriarche pour qui le Conseil National est une démonstration manifeste de l'unité du parti, a, en outre, souligné que «des Istiqlaliennes et Istiqlaliens sont appelés à ne jamais négliger cette unité». De sa part, l'actuel SG, Abass El Fassi s'est longuement épanché sur la préparation du congrès. La commission chargée de la question émane d'un consensus .Y appartenir était ouvert à «quiconque en exprimait le désir parmi les membres du Conseil National, la liste était close par la suite». Les modalités du choix ont changé, cette fois-ci. Et pour cause : le Comité Exécutif avait reçu à ce sujet un message du Conseil de la Présidence du parti et que tous les membres du Comité Exécutif ont apprécié le contenu de ce message, particulièrement en ce qui concerne la volonté de garantir l'efficacité au niveau de la Commission préparatoire sur la base de la représentativité des régions et des provinces». En fait, l'Istiqlal a déjà réussi un coup de «forcing démocratique», qui a redoré son blason. On s'en souvient encore : les candidates des listes nationales ont été choisies par voie des urnes. Un joli coup de marketing politique pour un parti réputé conservateur pourtant ! Tout laisse croire que le parti ne changera pas une méthode qui lui va bien. Ainsi, la démocratie interne est érigée en bouclier pour garantir la réussite du prochain congrès et l'unité du parti. Politiquement, les chefs du parti sont conscients que la koutla, qui les lie avec l'USFP et le PPS n'a pas que des beaux jours devant elle ! Déjà, la base socialiste appelle au divorce au profit d'un pôle de gauche. De l'autre rive, les conservateurs sont déjà en constitution et l'Istiqlal ne figure pas, au moins jusqu'à maintenant, sur la liste des invités. Alors, le congrès aura une importance cruciale pour un parti, qui plus est, au gouvernement !