Football – La sélection nationale en déconfiture L'avènement d'un cadre national pour s'occuper des Lions de l'Atlas a montré ses limites au premier test sérieux passé pourtant à domicile et, désormais, le débat est ouvert pour trouver des solutions urgentes à la gestion de cette sélection marocaine appelée à entrer en compétition officielle sur divers fronts. Durant une décennie, pleurs et lamentations n'ont jamais cessé quand la sélection marocaine de football était dirigée par des entraîneurs étrangers car tout un chacun considérait les résultats en deçà des attentes du public et la grogne populaire était d'autant plus importante avec la divulgation des salaires astronomiques de ces coaches (entre 30 à 40 millions de centimes sans parler d'autres avantages). Nunez le Brésilien, Henri Michel le Français et Henri Kasperczak le Franco-polonais et Coelho le Portugais remerciés et partis, la tendance pencha donc naturellement vers un retour au cadre national pour gommer les erreurs et les observations de ces techniciens venus d'ailleurs incapables, disait-on , de comprendre la “mentalité” de nos joueurs. Et le choix de se porter sur Baddou Zaki, l'ex-portier des Lions de l'Atlas qui s'était aventuré sans réels résultats dans le métier d'entraîneur de club. Ses différents passages au Sporting Salé, FUS, KACM, WAC et MAS furent tous brefs, ponctués le plus souvent par des conflits avec les dirigeants sinon les joueurs vedettes de l'équipe. La FRMF acculée par les échéances internationales était donc obligée d'engager un coach et après les expériences peu glorieuses de ces dernières années et compte tenu de l'état désastreux de ses finances fut donc réduite à recruter dans le marché local pour confier les Lions de l'Atlas à un intérimaire le temps des éliminatoires de la CAN 2004. Le groupe du Maroc (avec le Gabon, la Guinée Equatoriale et Sierra Leone) étant a priori facile, la tâche du nouvel entraîneur n'exigeait pas des miracles. Et pourtant dès sa prise de fonctions, Baddou Zaki surprit tout son beau monde avec un programme de travail ahurissant. Il établit sa première liste à la fin du Championnat de la saison écoulée et fit suer les joueurs en musculation. Le préparateur physique fut prié de rester à l'écart. Commencèrent alors les matches amicaux et là, Baddou Zaki se surpassa en faisant appel à des sparring-partners d'une grande faiblesse (Luxembourg, Niger) pour réaliser des succès confortables. Ses choix de joueurs eurent le don d'excéder quelques pros appelés mais oubliés ou peu utilisés et cela se solda par le renoncement à la sélection de deux valeurs sûres, Gharib Amzine et Walid Regragui. Allant à contre-courant de toute logique footbalistique, Baddou Zaki accorda sa confiance à quelques éléments qui évoluèrent à des postes nouveaux et titularisa des joueurs manquant de compétition. Cette gestion catastrophique du groupe allait d'ailleurs être révélée au premier test sérieux de l'équipe et c'est ce qui arriva face au Mali en match amical à Rabat. Non seulement l'équipe perdit lourdement (3-1) mais elle démontra qu'il n'y avait ni système de jeu, ni cohésion et homogénéité, ni patron sur le terrain. Baddou Zaki, à la fin du match, eut beau s'accrocher à l'absence de Naybet personne ne crut à son discours. En une soirée, il a payé cash les erreurs et les errements de plusieurs mois de cafouillage. Il est même permis de penser qu'il ne tirera aucun enseignement de cette gifle malienne magistrale tant il est convaincu qu'il est sur le bon chemin (sic) avec le retour de Mustapha Hadji (remplaçant de luxe à Aston villa) dont il veut faire le meneur de jeu ou le maintien de Adil Ramzi dans le onze titulaire. Baddou Zaki qui s'est entouré d'adjoints tous issus comme lui de Salé (Bennaciri et Laâlou) s'est fermé à tout contact avec ses pairs et comme la commission technique de la FRMF (présidée par El Guertili) ne lui demande aucun compte, c'est tout droit qu'il conduit le navire de cette sélection nationale vers les récifs. Bof, à 150.000 dhs par mois, on a bien droit d'apprendre son métier !….