L'arrestation de O.B, un gros poisson du trafic de drogue avec 500 grammes de cocaïne le lundi dernier a mis en émoi le monde de la nuit Casablancais. Le frère d'un patron d'une boîte de nuit sélect de Casablanca a été arrêté en pleine activité puisqu'il fournissait en coke les habitués des cabarets. L'homme qui a été présenté au parquet le mercredi a avoué des connexions qui dépassent les frontières du pays. Par ailleurs, il ne se passe pas une semaine sans que les services de police de l'aéroport Mohammed?V ne mettent la main sur plusieurs passeurs de cocaïne. Les services de police de l`Aéroport Mohammed V de Casablanca sont désormais rompus au phénomène. L'arrestation mardi dernier, d'un ressortissant nigérien en possession de 427 grammes de cocaïne sous forme de capsules dissimulées dans ses chaussures fait désormais partie du paysage local. Le Nigérien, qui a pris l'avion à Bamako (Mali) en transit à Casa pour Madrid, a été arrêté lors des formalités de contrôle des passagers. Deux jours avant, un autre ressortissant nigérien avait été interpellé dans le même aéroport en possession de 905 grammes de cocaïne. «Si en 2006, les services de sécurité de l'aéroport international Mohamed V de Casablanca ont saisi un poids total de 19 kg de cocaïne et arrêté 26 personnes de diverses nationalités, avec la mise en place d'un scanner, les prises sont devenues pratiquement quotidiennes», précise une source policière. Ces mules, comme on les appelle en jargon spécialisé, sont recrutées dans les milieux pauvres des banlieues africaines pour faire passer de la cocaïne dans des préservatifs avalés un à un, au risque de mourir dans d'atroces souffrances en cas de pépin. Selon les services de douane, l'augmentation des saisies explique l'extension du trafic même si tout cela reste difficile à confirmer. Selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale des douanes «si l'Amérique du Sud demeure la principale région de production dans le monde, c'est sur le continent africain et notamment l'Afrique du Nord, que le trafic de cocaïne a considérablement augmenté en 2005». Interpol abonde dans le même sens. D'après la police internationale, l'Afrique est devenue une plaque tournante de la distribution de la cocaïne et de l'héroïne. Des pays comme le Nigéria et la Mauritanie passent désormais pour être la principale porte d'entrée de la cocaïne de Colombie, avec un réseau de passeurs vers l'Europe. Essentiellement pays de transit, le Maroc est devenu tout récemment la cible des cartels colombiens qui utilisent la situation géographique et les frontières maritimes pour tenter de pénétrer le marché européen. À l'activisme des Colombiens, il faut ajouter l'expertise des barons marocains passés maîtres dans le trafic et le convoyage du haschich. Selon le dernier rapport d'Europol, l'agence européenne de police, sur les quatre groupes mafieux jugés particulièrement menaçants pour l'Europe, les groupes “africains” (marocains et nigérians) se taillent la part du lion.