La clientèle MRE n'a que l'embarras du choix face aux offres commerciales qui lui sont réservées par les banques marocaines. Ces services étant pratiquement similaires, c'est la proximité qui fera la différence. En 2006, ce ne sont pas moins de 47 milliards de dirhams qui ont été transférés par les MRE. Le cru devrait encore être meilleur pour 2007, au vu des chiffres du premier semestre de l'année en cours. Et de cette manne dont la Banque Centrale populaire canalise la majeure partie, l'ensemble des autres établissements veulent leur part. Les banques marocaines se lancent dans une opération de séduction visant les clients Marocains à l'étranger. Chacune d'entre elles déploie parfaitement ses armes commerciales, mettant à profit tous les moyens pour fidéliser ce segment de la clientèle. Les banques ont principalement axé leur stratégie sur la monétique en concevant des cartes bancaires qui entretiennent au mieux le lien entre les clients MRE et leur famille au Maroc. Les formules sont diversifiées et ne laissent que l'embarras du choix au client. Ce dernier voit la gestion de son aide à sa famille facilitée par la simplicité du système des recharges. Quant aux bénéficiaires, ils n'auront plus besoin de se déplacer à l'agence pour récupérer leur argent, puisque les fonds transférés sont désormais disponibles 24h/24 et sans file d'attente. La bataille est on ne peut plus rude. La Populaire veut conserver son pré carré, Attijariwafa bank compte plus que doubler les transferts qui transitent par ses agences, la BMCE Bank, en s'alliant avec la Caja Ahorros de Mediterranea, n'entend pas voir ses performances stagner sur ce segment. Quant aux nombreuses autres banques, rien n'est négligé pour séduire les Marocains résidant à l'étranger. Comme chaque année, l'offre de la Banque Populaire a pris la forme d'un pack, baptisé «Laaziz» avec une carte monétique «L'hbab» destinée aux transferts. Avec ce pack, un compte est ouvert au client, deux puces Mobisud, une carte de paiement Siahiya et un abonnement Chaâbi net offert. Attijariwafa bank, elle, a dévoilé son offre monétique, spécial MRE. Baptisée Kesma, cette carte bancaire rechargeable souscrite par le client MRE et mise à la disposition de ses proches au Maroc, permet de réduire les coûts des transferts d'argent effectués par le client au profit de sa famille au Maroc. Kesma est une carte rechargeable alimentée par des transferts ordonnés par le client, des recharges à partir du compte et/ou des versements espèces au profit de ses proches au Maroc. L'objectif est de mettre à disposition l'argent destiné à l'aide familiale, sans intermédiaire et à moindre coût. Kesma coûtera 99 DH par an au MRE. Pour chaque transfert, la banque s'engage sur un coût inférieur à 5 euros. Le bénéficiaire au Maroc, lui, ne subit aucune facturation. BMCE Bank adopte le même principe que Kesma pour sa carte Al Jisr. Le MRE sélectionne des membres de sa famille pour bénéficier de cartes de retrait et de paiement. Elles sont rechargées automatiquement à partir du pays de résidence. La Société Générale Marocaine de Banques a lancé sa carte Ahly qui a le même principe. Le coût n'est que de 40 DH l'an et les frais de transferts varient ente 20 et 50 DH. Cependant, cette carte concerne uniquement les destinataires des transferts. La banque s'appuie sur le réseau de sa société-mère en Europe pour vulgariser ce produit. Enfin, La BMCI frappe fort en proposant deux cartes. La première, nommée Jiware, est limitée au transfert d'argent. Elle permet aux membres de la famille du MRE uniquement de retirer les sommes transférées à partir des GAB. Quant à la carte Wissal, elle permet au client MRE de suivre ses transferts à partir de son pays de résidence. Les MRE constituent un marché à fort potentiel. Une donnée qui ne laisse pas de glace le premier groupe de collecte des transferts des MRE. Et la rivalité entre les banques n'est pas prête d'en finir. Au client d'en juger.