À l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le SNPM a présenté son rapport annuel, sur la liberté de la presse au Maroc. En somme, tout va bien, mais des violations persistent. Le syndicat national de la presse marocaine (SNPM), a rendu public, le 2 avril à Rabat, son rapport annuel sur l'exercice de la liberté de la presse et de l'information au Maroc. Le but de ce type de rapport, est de réaliser un «suivi des différentes questions se rapportant à ce domaine et recenser les violations et les développements sur le terrain, aussi bien sur le plan juridique, que celui du comportement des autorités et des responsables, dans les différents établissements de presse et d'information». Grosso modo, «la liberté de la presse a connu une amélioration relative au Maroc, mais il existe toujours des tentatives pour l'étouffer, a déclaré le secrétaire général du SNPM, Younès Moujahid. Celui-ci s'est félicité du fait qu'aucun journaliste n'ait été incarcéré ou interdit d'exercer depuis 2004. Il affirme toutefois, que «les autorités compensent avec des amendes et des dommages et intérêts exagérés contre des journalistes». Moujahid a également dénoncé les dispositions de l'actuel code de la presse, qui fait d'ailleurs l'objet d'une révision. «Il comporte des lignes rouges qui empêchent la critique et permettent aux autorités de se servir de formules générales et imprécises, pour condamner les journaux», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Par ailleurs, le rapport du SNPM a souligné, dans la page 19, le «refus du SNPM de collaborer avec le Centre pour la défense de la liberté des médias de la presse dans la région MENA (CMF-Mena)». Le SNPM estime que c'est à cause de l'occupation de l'Irak, qu'aucune subvention venant des Etats-Unis n'est acceptée. Notons, toutefois, que le SNPM avait organisé, en mai 2005 à Casablanca, en collaboration avec ce Centre, une rencontre sur la mise en place d'une stratégie nationale pour la revendication du droit sur la liberté d'accès aux informations. Mais entre temps, le torchon a brûlé entre les deux organismes. Dans un communiqué, diffusé le 3 mai, Said Essoulami, le directeur du Centre, a manifesté son désarroi quant à l'amalgame créé par le SNPM autour du CMF-Mena et le projet américain du grand Moyen-Orient. «Le CMF-Mena a été créé à Londres en 1998, bien avant la naissance du projet américain pour le Moyen-Orient», a souligné Essoulami. Ceci a poussé Essoulami à rappeler que : «le SNPM a reçu, cette année, une subvention européenne supérieure à million de Dhs, au moment où l'Europe impose un blocus financier sur la Palestine et où plusieurs pays de l'UE participent à l'occupation de l'Irak». En tout cas, parallèlement à cette polémique, le SNPM continue à appeler à l'adoption d'une loi qui organise «le droit à l'information». Younès Moujahid a estimé «qu'une démocratie sans transparence n'en est pas une». Charité bien ordonnée commence par soi-même.