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Le jeu des équilibres
Publié dans La Gazette du Maroc le 21 - 10 - 2002


Les relations maroco-russes
La visite du souverain marocain à la Fédération de Russie et la signature d'une déclaration de partenariat stratégique, viennent de marquer le “redéploiement actif” de la diplomatie marocaine dans la région maghrébine.
De par son histoire, le Maroc entretient des relations diplomatiques séculaires avec la Russie. Au niveau officiel, les relations diplomatiques se manifestèrent par un échange de correspondances entre le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah et l'impératrice Catherine II, avant l'ouverture d'un consulat russe à Tanger et l'échange d'ambassadeurs en 1889. Le 11 juin 1956, l'URSS reconnaissait l'indépendance du Maroc qui fut suivie par l'annonce de l'établissement des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs à compter du 1er octobre 1958. En 1966, feu Hassan II procéda à une visite historique à l'ex-Union soviétique.
La dernière visite du Souverain vient s'inscrire dans le cadre d'une «stratégie diplomatique d'équilibre», dont l'élément réactif serait la dynamisation des relations diplomatiques bilatérales. D'ailleurs, ce processus avait été enclenché depuis 1998, date de la signature d'un accord de dialogue politique permanent entre les diplomaties marocaine et russe. Les visites successives du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, à Moscou le 30 janvier 2002 et celle du ministre des affaires étrangères russe, Igor Ivanov, effectuée le 03 avril 2002 au Maroc, en sont des parfaites illustrations.
Positions politiques partagées
Malgré les répercussions de la guerre froide sur la scène politique internationale, le Maroc avait continué d'entretenir des relations diplomatiques, plus ou moins équilibrées avec la Russie. Mieux, le Royaume partage avec la Russie plusieurs positions politiques similaires au niveau de la politique extérieure. Ce à plusieurs niveaux : primo, le Maroc et la Russie sont en faveur d'une paix juste et durable au Proche-Orient dont la création d'un Etat palestinien indépendant. C'est ce qu'avaient confirmé les ministres des Affaires étrangères Mohamed Benaïssa et Igor Ivanov, lors de la 57ème session de l'assemblée générale de l'ONU. Secundo, Rabat et Moscou privilégient la résolution des conflits par les moyens politiques et les voies diplomatiques. À cet égard, les deux pays rejettent l'idée de recourir à des frappes militaires contre l'Irak. Tertio, les deux pays ne cachent pas leur souhait de voir se constituer un ordre mondial international basé sur l'égalité et la suprématie du droit international dont l'ONU est censée être le garant principal.
Partenariat stratégique
Il semble établi que la signature de «la déclaration sur le partenariat stratégique» entre le Royaume du Maroc et la Fédération de Russie, représente de loin le fait marquant de la visite royale en Russie. Cet accord de partenariat stratégique entre les deux pays vient équilibrer les relations politiques dans la région maghrébine, sachant que l'Algérie a signé un accord stratégique avec la Russie, incluant un volet militaire en avril 2001.
Pour le président russe, Vladimir Poutine, la visite du Souverain marocain vient consolider la coopération bilatérale entre le Maroc et la Russie, dont feu Hassan II fût le véritable instigateur lors de sa visite à Moscou en 1966. C'est pourquoi, d'après le président russe, le grand succès que les deux pays ont réalisé dans leur coopération politique doit être consolidé par d'autres acquis dans les domaines économique, commercial, scientifique, artistique et humain. Dans cette optique, selon le chef du Kremlin, la déclaration sur le partenariat stratégique entre le Maroc et la Russie «ouvre une nouvelle perspective devant la coopération entre les deux pays». Pour le Souverain marocain, la coopération bilatérale entre la Russie et le Maroc est un processus incontournable. Selon le monarque “la Déclaration commune sur le partenariat stratégique entre les deux pays est un véritable programme voué à la concrétisation de l'ambition de développer les relations politiques, économiques, scientifiques et techniques».
En un mot, il apparaît que les deux pays sont conscients, plus que jamais, de l'importance du partenariat stratégique bilatérale, comme étant le seul et unique moyen pour assurer le développement socioéconomique de leurs pays respectifs.
Coopération économique
D'après les déclarations des deux chefs d'Etat, le Maroc et la Russie semblent déterminés à dynamiser la coopération dans le domaine économique et financier. Dans ce sens, les deux pays ont signé cinq accords sectoriels de coopération bilatérale: il s'agit d'un accord de coopération entre la Fédération marocaine des chambres de commerce, d'industrie, et des services et la chambre de commerce et d'industrie de la fédération de Russie, d'un mémorandum d'entente entre l'agence aéronautique et spatiale russe, le centre royal de télédétection spatiale et le centre royal d'études et de recherches spatiales, ainsi que d'un accord de partenariat global dans le domaine de la poste, des télécommunications et des technologies de l'information.
Les deux parties ont également signé un accord-cadre de coopération en matière de pêches maritimes, qui s'inscrit dans le cadre de la politique de sauvegarde des ressources halieutiques nationales. Sans compter un accord relatif à la suppression des visas sur les passeports diplomatiques et services.
Echanges culturels et spirituels
Le Souverain marocain est resté fidèle à la tradition du royaume vis-à-vis des autres communautés religieuses. Comme à l'accoutumée, le Souverain, à l'instar de son père, avait fait montre d'un esprit de tolérance en recevant Berl Lazar, Rabin principal de Russie qui était accompagné du président de la Fédération de la communauté juive russe, ainsi que Ravie Gainoutdine, président de la direction spirituelle des musulmans de la partie européenne de Russie. Le monarque a reçu également le président de la Douma (Chambre basse du parlement russe)et l'adjoint du Patriarche de l'église orthodoxe russe .
D'un autre côté, le Souverain a tenu à réitérer son attachement à la coopération culturelle et scientifique entre le Royaume et la Russie. Dans ce cadre, il a reçu Alexei Vassiliev, directeur de l'Institut Afrique, qui était accompagné de Nathalie Patkyrnova, enseignante chercheuse au même institut. En outre, le souverain a rendu visite à la fameuse galerie Tretyakov de Moscou qui compte parmi les plus grands musées d'art de la Russie.
Ceci dit, il serait utile de rappeler que les deux pays entretiennent une coopération dans le domaine culturel depuis l'accord culturel signé en octobre 1966 avec l'ex-URSS. Actuellement, les deux pays se sont engagés à développer une coopération culturelle globale. Dans ce contexte, le Maroc a soumis un projet d'accord à la partie russe qui sera signé en 2003. En plus, le royaume a proposé une convention de jumelage entre les villes de Rabat et de Moscou, qui devrait être signée au cours de l'année 2003.
Stratégies “équilibristes”
Après la visite royale à la Fédération de Russie, le royaume vient de consolider les équilibres stratégiques du Maroc dans la région maghrébine. Le fait que le Maroc ait signé, avec la Fédération de Russie, une "déclaration de partenariat stratégique" est un contrecoup politique habilement administré par le Maroc à son frère ennemi algérien, considéré comme un allié traditionnel de l'ex-URSS.
Toutefois, force est de constater que l'accord de partenariat stratégique ne comprend pas un volet militaire. Autant dire que le royaume n'a pas voulu nuire à son alliance avec ses partenaires traditionnels, à l'image des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. N'empêche que d'un point de vue politique, la diplomatie marocaine vient de marquer un léger avantage diplomatique sur l'Algérie, qui se voit doublée par un pays qui vient de voiler la face au régime algérien. Désormais, ce dernier assiste à un “redéploiement ” actif de la politique extérieure de la Russie qui, par un double jeu politique, tente de se repositionner sur la scène politique internationale, en assurant une coopération bilatérale soutenue, notamment avec le Maroc, dans tous les domaines du développement. Du coup, il serait illusoire de vouloir compter définitivement sur les alliances politiques stériles qui ne génèrent que les conflits et les guerres. Le temps est dorénavant aux partenariats stratégiques qui privilégient le développement socioéconomique. Les temps changent et les "politiques étrangères" (foreign policy) aussi. A chacun d'en tirer des leçons et, bien sûr, d'en profiter.
La signature d'une "déclaration de partenariat stratégique" entre le Maroc et la Russie consolide les équilibres stratégiques du Maroc dans la région maghrébine. Mieux, cela représente un contre-coup politique habilement administré à l'Etat algérien, qui venait de signer un accord du même genre en avril 2001.


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