C'est à croire que la plénitude sensorielle n'est pas l'apanage naturel de nos consommateurs puisque le goût n'y est plus du tout. Et c'est dramatique de constater que les vieilles bonnes choses, comme la confiture de grand'mère, ont tout simplement disparues de nos coutumes alimentaires et de la distribution des produits de consommation grand public. Le café du coin n'a plus son arôme typique des années nostalgiques où il faisait bon siroter le plaisir d'une bonne tasse. Les fromages sont devenus brusquement insipides. Le pain se défraîchit à peine refroidi. Les yaourts et autres produits laitiers sont gâtés en dépit de la date de validité affichée sur la traçabilité douteuse des Danone en vitrine. Le lait a un goût fade. La viande et le poulet ne sont plus aussi délicieux qu'auparavant. Les limonades sont presque infectes et les fruits manquent de saveur et de fraîcheur. L'absence de contrôle qualité et hygiène est alarmant. Et le consommateur est livré soit au marchandage forcé dû à la méfiance systématique envers les commerçants, ou bien il est abandonné aux caprices des commerçants dans l'indifférence générale des pouvoirs publics et de la société civile affichée aux abonnés absents sur le créneau de l'économie de la consommation.