Choumicha, chômeurs, Fizazi Que deviendra le pays si, à chaque fois qu'elle est aux abois ou en porte-à-faux avec le quotidien, une catégorie sociale décide de résoudre le problème par la même méthode. On croyait qu'elle avait du goût. On se disait même qu'on pouvait lui faire confiance. Mais, las ! Choumicha, car c'est d'elle qu'il s'agit, manque cruellement d'arôme quand elle trempe (sa langue) dans la politique. Insipide : ses recettes politiques sont… sans goût. Il suffit de déguster ses déclarations au “Journal” de la semaine en cours. “Je ne voterai pas. La politique ne m'intéresse pas”, dit-elle en substance. C'est, semble-t-il, une cuisine où elle n'excelle pas (n'ex-sel pas). Mais, cuisinée par le Journal, elle n'était pas bien dans son …assiette. Ce qui est sûr, c'est qu'un vote ne se mange pas. La cuisine, elle, est pour la politique, ce que l'arôme est pour les plats : une valeur intrinsèque. Choumicha ne l'entend pas de cette oreille. Elle se situe à contresens d'un pays entier. Sa bêtise, on le sait, n'a pas de couleur politique. Son abstentionnisme, lui, en a. Il est plutôt politique que gastronomique. Pour Choumicha.com, la femme est un objet sensuel. Une simple recette. Il serait injuste de traiter Madame Goût de misogyne. Pourtant c'est cette image qu'on a sur le bout de la langue, quand on goûte au plat servi sur les plages du “Le Journal Hebdo”. Conseil : quand on n'a pas de talents, il faudrait au moins avoir du goût. Le mauvais goût, lui, mène à la bêtise. Comme c'est le cas aussi de ces diplômés chômeurs qui n'ont eu de cesse de menacer tout le pays d'un massacre : se faire brûler vif. Triste nouvelle certes, car il ne faut jamais pousser sa jeunesse au désespoir. Néanmoins ce qui demeure intolérable, c'est pousser le désespoir au… ridicule. Imaginons la chose et poussons, nous aussi, la logique à l'extrême. Que deviendra le pays si, à chaque fois qu'elle est aux abois ou en porte-à-faux avec le quotidien, une catégorie sociale décide de résoudre le problème par la même méthode. L'espoir changera, ce moment-là, de camp et le “combat, comme disait Hugo, changera d'âme”. On ne l'aura pas. Comment en est-on arrivé là ? La réponse vaudra aussi pour Fizazi. Le prêcheur tangérois qui fait parler de lui à chaque fois que la Salafia jihadia est soulevée. Il a, encore une fois, signé une fetwa. Il persiste et signe que “les gauchistes sont des mécréants”. “Ceux qui font leur prière ? “La prière n'est pas tout” ! Il ne ménage personne, lui, et ne lésine pas dans les qualificatifs : impies, mécréants… et j'en passe et des meilleurs. Dans une interview accordée à la même édition du Journal Hebdo, Fizazi ne peine pas à dédouaner les sanguinaires de Al Hijra wa attakfir. Ce courant, martèle-t-il, “n'est pas une menace”. Après tout, ces fanatiques n'ont égorgé “que 3 ou 4 personnes”. L'effroyable nous guette ! A fortiori, quand ce barbu de la haine ajoute : “je ne crois pas en la démocratie”. Voilà, le pays peut tressaillir de ce souffle prophétique. Venu du fin fond du précipice extrémiste. Doit-on se presser de rire de cela de peur d'être obligé d'en pleurer ? Alain, le grand philosophe humoriste nous avait déjà averti que tout dans la religion est vrai, excepté ce genre de sermon. Tout est bon, excepté le prêtre. La religion, aussi, est le seul pouvoir devant lequel on peut se courber sans s'avilir. Comment donc songer à avilir son semblable, Fizazi ? Voilà. On en a eu pour nos frais cette semaine. De la politique gastronomique à la fureur.