FB, le Parlement a voté, le 5 décembre dernier, la loi relative au mode de scrutin. Après moult négociations, la majorité gouvernementale a pu sortir de l'impasse et faire passer cette loi. Dès l'ouverture de la séance par le président du Parlement, Abdelwahed Radi, le groupe parlementaire du PJD et à leur tête leur président, Lahsen Choubani, sont montés au créneau pour ajourner ce vote. Motif invoqué : le nombre des membres de la commission de l'intérieur du Parlement dépasse le seuil autorisé par le règlement intérieur. Le PJD souhaitait le retour de loi à cette commission, pour discussion avant le vote lors de la séance plénière. Dès l'annonce de cette requête, les députés socialistes sont montés au créneau et ont dénoncé «le populisme» des islamistes. Le plus virulent d'entres eux n'est autre que Driss Lachger, le président du groupe parlementaire de l'USFP. Ce dernier a accusé le PJD d'entraver le processus de vote. Dès lors, le député péjidiste de Salé et figure emblématique du parti, Abdelillah Benkirane, a fustigé le gouvernement en dénonçant les mécanismes de discussion de cette loi. Finalement, le président du Parlement a donné la parole à tous les groupes parlementaires avant de procéder au vote. Un vote favorable, même si le PJD a voté contre. Si certains jugent le comportement des amis d'Othmani de populiste, la réalité est tout autre. Les cadors du PJD savent que ce mode n'est pas très favorable à leur cause. L'uninominal et le mode de scrutin par liste à la plus grande moyenne auraient favorisé leur victoire en 2007. le choix des autorités d'un mode de scrutin à la proportionnelle à un seul tour, atomiserait les voix du PJD. Selon un membre de la coalition gouvernementale, les simulations du ministère de l'Intérieur donneraient une centaine de sièges au PJD dans le cas où l'Uninominal a été mis en place. Alors qu'avec le mode de scrutin choisi, les grands partis se partageraient la majorité des sièges. D'autant plus que l'application du seuil de 6 % localement pour les différentes listes et nationalement pour la liste nationale diminuerait la balkanisation que connaît le Parlement marocain. En vue des résultats des élections législatives de 2002, les 30 sièges de la liste nationale devraient être partagés par l'USFP, l'Istiqlal, PJD, Mouvement Populaire et le RNI. Mais aujourd'hui, la question la plus cruciale est celle des alliances et des accréditations. Les partis de la majorités pourront-ils se mettre d'accord pour présenter des listes communes ? quel sera le choix de leurs candidats ? s'ils n'arrivent pas à trouver une stratégie pour contrer le PJD, ce dernier réalisera un score important puisqu'il couvrira toutes les circonscriptions. Même si le parti d'Othmani reste urbain, il compte faire un bon score dans le milieux rural. Le show vient de commencer…