Le procès marathon du CIH reprendra le 14 décembre 2006 avec la comparution des 14 mis en cause, en état de liberté, et sur lesquels pèsent des présomptions sérieuses de délits économiques. Après moult reports, la Cour d'appel de Casablanca a pris conscience de la nécessité d'activer ce procès, pas comme les autres, de détournement et de dilapidation de deniers publics. Décidément la justice est résolument déterminée à aller jusqu'au bout dans le procès du scandale du CIH. Et c'est à raison d'une audience par semaine, que le juge Mustapha Faris, président de la chambre criminelle de la cour d'Appel de Casablanca, s'attaquera au fond de l'affaire pour boucler ce long feuilleton judiciaire qui a éclaté en 2002. La dernière audience en date a été tenue le 7 décembre 2006 en présence des 14 prévenus, tous des cadres de la banque. Et pour la première fois, il y a eu plaidoiries des avocats de la défense et réquisitoire du parquet qui ont duré quelque temps. Un record dans ce procès qui a eu du mal à démarrer pour des questions de vices de formes soulevées à chaque audience par la défense. La Cour avait sans doute pris conscience, ces derniers temps, de la nécessité de faire vite et d'activer ce procès, pas comme les autres, de détournement et de dilapidation de deniers publics. Après avoir demandé au parquet et aux juges chargés de l'affaire la présentation des originaux des plaintes et des pièces à conviction retenues contre leurs clients, les avocats de la défense sont allés plus loin exigé, cette fois-ci, la convocation des membres de la commission parlementaire qui ont enquêté et rédigé un rapport accablant contre les accusés en 2002. La requête, telle qu'elle a été présentée, n'a été ni acceptée, ni rejetée par le juge Mustapha Faris, qui a répondu qu'il y donnera suite s'il en juge la nécessité et le besoin pour éclaircir les différents points de ce dossier. Après quelques minutes de délibération, le magistrat Faris a notifié aux avocats de la défense, ainsi qu'aux prévenus, le report de l'affaire au 14 décembre prochain pour s'expliquer sur le fond du dossier. À noter que les accusés sont des ex-hauts cadres de la banque à qui l'on reproche l'octroi de milliards distribués sous forme de largesses et de crédits jamais remboursés, en parfaite contradiction avec toutes les procédures habituellement appliquées par les organismes financiers, et dont le montant s'élève à 14 milliards de Dhs.