Sûrement, pour des raisons diplomatiques, la police ne donne presque jamais de statistiques concernant les méfaits que les subsahariens commettent à travers le royaume. Il ne s'agit pas seulement d'immigration clandestine ou de trafic de fausses devises depuis une dizaine d'années, mais d'autres crimes et délits. La dernière en date est celle d'un prince on line. Récit d'une escroquerie bien ficelée. ASidi Bernoussi, un homme répudie sa femme, parce qu'à midi, lorsqu'il est rentré chez lui, il trouve un subsaharien dans son lit. L'épouse, à qui le pauvre Africain demandait à manger, ne savait pas qu'il s'était réfugié dans sa chambre à coucher, mort de fatigue. A Salé, quatre subsahariens violent une jeune fille qui a fini par se jeter de la fenêtre du haut de son immeuble pour atterrir sur une bâche et n'avoir que des fractures. Et c'est de Salé que commence notre récit actuel. Omar Mounafih, né en 1973 à Kalâat des Sraghna, licencié en sciences économiques est propriétaire d'un cyber à Salé au quartier Oued Eddahab, dans la rue Walili. Le cyber porte le nom de «Ever Lasting». Omar parle et écrit l'anglais. Perfect ! En juillet 2005, il chatait dans ses temps perdus, lorsque son cyber était vide. Omar, par hasard, se retrouve dans un site sur Yahoo où il prend contact avec un certain «Angel». Homme ? Femme ? Omar n'en sait rien. Nous sommes le 8-08-2005. Omar échange des messages avec Angel sous un pseudo. Angel lui fait savoir qu'il fait partie d'une organisation internationale pour des jeunes. L'organisation est dite américaine. A New York. Et ça marche pour les prétendants… Angel fait savoir à Omar qu'il (qu'elle) organise sous la coupole de son organisation des séjours pour jeunes : athlètes, coureurs, footballeurs, luthistes… La liste est assez longue. Et Omar mord à l'hameçon. Angel lui propose une exposition en Espagne. Il rêve d'exposer ce qu'il peinturlure, croyant réellement qu'il est artiste-peintre. Angel lui demande de prendre contact avec un Prince. Dr. Prince. Il eut fallu des jours, parce que Dr. Prince était occupé. Il fixe R.D.V. à Omar au café de l'hôtel Métropole à Casablanca, rue Mohamed Smiha. Angel lui demande par Internet de verser 5.100 DH ( 425 Euros) au Dr. Prince qui devait faire le déplacement de Rabat à Casablanca, un dimanche. Dr. Prince était trop occupé, mais il arrive quand même en costume cravate. Omar, lui aussi, arrive à l'heure fixée au rendez-vous. Il est artiste-peintre par-dessus le marché. Du moins, il le croit. Il a la possibilité d'exposer en Espagne. C'est l'organisation internationale qui lui donne cette possibilité. Sa mère lui aurait demandé 100 DH, Omar aurait dit non, lui qui ramasse l'argent à coup de 5 dirhams par demi-heure. Mais ce même Omar voyait l'argent arriver. Il devait, lui aussi, avoir un côté escroc. L'organisation internationale des jeunes, par le biais d'Angel lui envoie une confirmation. Angel a bel et bien touché les 5.000 DH. Un autre E-mail lui demande la somme de 20.000 DH comme garantie sur les «œuvres d'art». Omar rencontre le subsaharien et lui donne la somme demandée. On est déjà à 25.000 DH. Le cybernaute, Omar, reçoit encore un message lui confirmant la réservation dans un hôtel. Le «Pizzeria people hôtel ltd». Le transport est pris en charge par l'organisation. Omar est aux anges. Quelques heures après, Omar reçoit un E-mail lui demandant de verser au Prince 20.000 autres dirhams. Une espèce d'assurance vie. Omar se réveille et se demande si les choses sont vraies. Il a été lésé. 25.000 DH sont partis. Il s'endort pendant presque un an pour avaler la couleuvre. Juillet 2006 ! On ne sait sous quel astre Omar, celui qui s'est fait avoir, se réveille. Il décide de recontacter Angel. Cette fois-ci en compagnie d'amis. Les uns se présentaient comme athlètes, les autres comme footballeurs ou tennismen. Angel répond et le même scénario reprend, sans le Dr. Prince. C'est son adjoint qui viendra, mais pas au Métropole. Ce sera la gare routière de Ouled Ziane. Omar avait déjà déposé une plainte, qui est restée lettre morte. Il va aviser la police. Un subsaharien tombe dans les filets. Mais, bien qu'il soit présenté pour escroquerie devant le parquet, l'homme de couleur n'a aucune pièce d'identité sur lui. Il a voulu se nommer Bary Jessy de la Serra lionnée. Il dit être né en 1963. Evidemment, il a tout nié, parce que le cyberman ne lui avait pas encore donné les 20.000 demandés par «Angel».