C'est le cas de le dire, mais les partenaires public-privé, en l'occurrence le ministère de l'Equipement et du Transport et la FNTR (Fédération nationale du transport routier), viennent de signer, le mardi 27 juin, une journée «historique» dans les annales d'un secteur qui a complètement rompu avec l'ancienne culture des «marchés acquis» pour enfourcher résolument la train de la modernité et de la compétitivité économique. C'est d'ailleurs le coup de semonce lancé par le ministre de l'Equipement et du Transport à l'ouverture du séminaire. Karim Ghellab s'est appliqué à expliquer les tenants et les aboutissants de la réforme du transport routier fret engagé, depuis mars 2003, sur le chemin de la libéralisation et de la concurrence «loyale, pure et parfaite». Et c'est sur un ton de conviction affirmée que Karim Ghellab souligna, à l'adresse des professionnels de la FNTR, désormais acquis à la cause de la réforme pour laquelle le ministre à tant lutté, souvent envers et contre tous, qu'il y avait «une sorte de coupure entre l'économie et le transport routier en général. La réforme de ce secteur est jugée alors inévitable puisqu'elle contribue significativement dans l'économie marocaine.» Non sans avoir, au préalable, dressé un diagnostic implacable d'un secteur dans son état des lieux avant la réforme : «on ne pouvait pas laisser ce secteur dans l'anarchie. Le transport devait s'adapter aux ambitions du pays au niveau économique. L'économie ne peut pas se développer sans un réel essor du transport routier. On parlait beaucoup d'autres secteurs comme le textile et le tourisme, mais pas du transport». Des milliers d'entreprises nouvelles et mises à niveau C'est vrai que les chiffres évoqués par les instigateurs de la journée sont, on ne peut, plus éloquents puisqu'au terme de trois années de mise en œuvre de la Loi 16-99 portant sur la libéralisation du transport routier de marchandises, l'on enregistre déjà la création de 4 434 nouvelles entreprises de transport générant près de 7 000 emplois nouveaux. Sans compter la mise à niveau opérée dans les sociétés traditionnelles et du secteur informel dont le potentiel est en voie de structuration. C'est le plus grand acquis de ce bilan d'étape où les opérateurs du fret routier ont bien senti le vent favorablement tourner dès qu'ils furent accompagnés dans leurs efforts de modernisation en étroite concertation avec le Département gouvernemental de tutelle pour lequel la mise à niveau devenait impérative avec l'ouverture libérale au commerce sans entraves aux frontières et la mondialisation galopante. D'où l'engagement de nos professionnels de tout mettre en œuvre pour coller aux standards internationaux les plus performants en matière d'acheminement des marchandises par la route. Les deux partenaires co-organisateurs de l'événement, le ministère de tutelle et la FNTR emmenée par Abdelilah Hifdi, sont convenus de souligner que «c'est la première fois au Maroc que les professionnels du secteur et le ministère se réunissent pour évaluer la loi 16-99 relative à la libéralisation du transport de marchandises. S'accordant pour préciser que cette réforme est venue pour moderniser un secteur vital du développement économique et social national qui était affecté, avant, par sa faible compétitivité à l'échelle internationale, son handicap à cause de l'informel, sa faible professionnalisation et le monopole de l'ONT dans la délivrance des agréments.” Karim Ghellab a annoncé des mesures d'accompagnement pour les années à venir se traduisant par l'amélioration du système juridique et organisationnel du secteur, la réalisation d'un plan de formation continue et la publication des coûts référentiels, ce dernier point constituant une première au Maroc. Parmi les moments forts de cette rencontre, signalons le consensus sur la mise en place d'une Bourse dédiée au renouvellement de 7 170 véhicules âgés de plus de 15 ans annoncée par le ministère de l'Equipement et du Transport. Ce lot est composé de 6 630 véhicules pour le compte de clients et 520 véhicules mixtes de transport en milieu rural. Cette Bourse prévue dans la Loi de Finances 2006 restera en vigueur jusqu'en 2008. Le Département gouvernemental a élaboré des mécanismes pratiques d'application de ce programme reposant sur des composantes essentielles destinées à encourager l'acquisition de véhicules neufs et à retirer définitivement de la circulation les véhicules obsolètes. Parmi ces composantes, signalons l'octroi de crédits d'acquisition à des conditions avantageuses.