Un bond de 60% est prévu pour les exportations d'agrumes au titre de la campagne qui doit démarrer la semaine prochaine. C'est ce qui ressort des premières prévisions arrêtées jeudi dernier par l'interprofession. Au total, le volume à l'export devrait atteindre 638.000 tonnes contre 385.200 réalisées la campagne précédente. L'augmentation devrait résulter, pour l'essentiel, des expéditions des petits fruits dont l'export est estimé à 489.500 tonnes, en hausse de 75% par rapport à la dernière campagne. En revanche, les sorties des oranges, bien qu'en forte hausse, ne devraient pas dépasser 144.000 tonnes. Ceci, en raison de la concurrence turque, égyptienne et grecque qui tire la moyenne des prix vers le bas. Par variétés, la clémentine devrait représenter quasiment la moitié des exportations attendues : 300.000 tonnes. Et les autres variétés de petits fruits devraient totaliser 183.000 tonnes. Mais « ces chiffres sont donnés à titre indicatif », tient à signaler Ahmed Darrab, secrétaire général de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc (ASPAM). Car, il s'agit de marchandises périssables qui demeurent exposées à l'aléa climatique. De fait, ces chiffres seront revus à la hausse comme à la baisse au fur et à mesure de l'évolution des conditions climatiques mais aussi en fonction du comportement des marchés. De plus, la campagne se caractérise cette année par une production record de 2,2 millions de tonnes. C'est donc un volume de 1,6 million de tonnes qui sera en principe destiné au marché local. Or, ce débouché a-t-il la capacité d'absorber ce volume et à quels prix ? « C'est la grande question qui a fait l'objet d'un long débat au sein du Comité de coordination agrumicole », révèle Darrab. D'où la nécessité d'assurer une bonne gestion des sorties en veillant au respect des règles de traçabilité. Des mesures d'ordre logistique au niveau des stations de conditionnement et des ports d'Agadir, de Nador et de Casablanca seront observées. L'objectif est d'éviter tout retard dans les sorties préjudiciable à la fraîcheur des fruits. « Avec toutefois un écrémage plus serré au niveau du profil du calibrage et de la qualité de manière générale », est-il indiqué. Et pour cause, le développement de flux plus important à l'export n'est pas écarté, compte tenu de l'importance de la production disponible. D'autant plus que cette année, rares sont les producteurs qui ont réalisé des ventes sur pieds. Faute de crédits bancaires, beaucoup de négociants en fruits et légumes n'ont pu réaliser de transactions. Certains parmi eux ont même subi de grosses pertes dans le commerce des fruits de saison comme les raisins, les pêches, prunes et melons à cause de l'effondrement des prix. Par ailleurs l'Aspam et l'Association des conditionneurs d'agrumes du Maroc envisagent de commercialiser une partie des écarts de triage dégagés par les stations de conditionnement via les magasins de grande surface. Environ 60.000 tonnes seront placées dans ce circuit avec des emballages appropriés. Le projet annoncé l'été dernier et qui portait sur 150.000 tonnes a donc perdu de son ambition. L'explication tient à la difficulté d'assurer un emballage économique. www.leconomiste.com