7h du matin. Je me réveille comme d'habitude aux « cries » de ma mère. Toujours étourdi et le visage crispé, dégoûté de commencer encore une journée de galère. Je prenais mon petit déjeuner dont je n'étais jamais satisfait. Je mettais beaucoup de temps à m'habiller et mon père qui râlait comme veut le rituel : "on dirait cendrillon qui va au bal". Après faudra-t-il encore négocier l'argent de poche avec ma pauvre maman. Je sors à peine de "kharba" et directement je me précipite vers le vendeur de cigarette. Je dis rarement « Salam » le matin tellement je suis dégoûté. "ara chi marlboro et jouj marquises". J'allume la cigarette, je marche jusqu'à l'autoroute, j'allume la deuxième cigarette et j'attends. Je pose mon cartable et je commence à parler à mon voisin l'auto-stoppeur. Personne ne veut s'arrêter et comme d'habitude tout un débat sur le transport public, les étudiants "pouvria"... le temps passe. Il commence à pleuvoir. Un sentiment d'hostilité, d'injustice surtout m'envahit quand je vois les jeunes de mon âge passer avec leur voiture sport frimant devant les filles. Ils ne prennent que les auto-stoppeurs fils de parlementaires qui n'ont aucun mérite si ce n'est l'argent de leur parents « pris à d'autres ». Finalement, il y a quelqu'un qui s'arrête. J'arrive à la fac : trop tard les places sont prises... Je me dirige vers la cafétéria. Je prend un café noir. Mon pote Abdessamade arrive sans dire un mot. Il s'installe à coté. Il prend son café, allume sa cigarette olympique bleu"zarka pour les fans" et il me dit « et bah, maintenant que j'ai ouvert mes yeux t'a une feuille pour moi ?" "Mais oui". Et comme d'habitude, on va fumer le « joint » du matin pour affronter cette journée qui ne change, stagne et ne fait que dégénérer... Quand j'y pense, je me dis « C'est bien, tout cela m'a servi d'expériences, mais... » à suivre...