Si la prostitution est définie comme étant l'acte de faire l'amour pour de l'argent, notre troisième et dernière histoire s'éloigne de ce contexte et relate une nouvelle figure de la prostitution : HALIMA 27 ans : « Je me suis mariée à l'âge de 19 ans avec notre voisin âgé de 30 ans. A l'époque, il était ressortissant marocain aux USA. Je n'étais qu'une enfant mariée à un homme que je ne connaissais même pas !!! J'ai été contrainte à arrêter mes études pour m'occuper de mes papiers et du visa. J'étais tout excitée à l'idée de voir l'Amérique. Mon AMERICAN DREAM ne fut guère à son terme car notre mariage ne dura qu'une année. Et quelle année ! J'ai appris de mon cher mari ce que mes frères n'auraient su m'apprendre : la cigarette, la drogue et l'alcool... Je ne pouvais révéler à mes parents la raison de mon divorce, j'ai donné mille prétextes sans leur avouer que la vérité était que mon mari voulait une prostituer, Non, une jeune fille de bonne famille. Car ce que pouvait lui offrir la première, nulle femme bien éduquée ne pouvait le faire. Il m'est arrivé parfois et dans des moments de faiblesse de me fier à ses désirs ce qui d'ailleurs m'avait poussé à fumer et à me droguer. Je n'ai jamais voulu cette vie désastreuse alors j'ai demandé le divorce. Mon mari s'obstina à me donner ma liberté et nous étions contraint de recourir à la justice. Mon divorce fut proclamé en décembre et plus précisément le jour de mon anniversaire. Je me souvins de ce jour comme si c'était hier. J'étais submergée par la joie de mettre un terme à ce contrat et la colère des traces qu'avait laissé cet expérience dans mon cœur, mon corps et mon esprit. Mon mari se jeta à mes pieds en m'implorant de ne pas le laisser, il disait qu'on était pareil tout les deux et que ceci n'est qu'une mauvaise passe et qu'il me laissera le temps de faire le point. Je souris en lui disant : « la vie de chien que tu mènes ne m'intéresse plus.... » Sa voix désespérée criant mon nom et m'implorant jaillit et raisonne encore dans ma tête. Il ne pouvait supporter mon départ et quitta le pays à jamais. Après cet expérience, mes parents furent tout leur possible pour effacer cet échec de mon esprit. Mais je ne pouvait le faire car à chaque instant ou je tenais une cigarette dans mes mains, je repense et repensais à cette année de cauchemar où je ne fut qu'une prostituée au lieu d'être une compagne. Grâce aux connaissances de mon père, j'ai pu obtenir un petit boulot dans un centre commerciale. C'est la où j'ai fait la connaissance d'un homme très réputé. Il me proposa de venir travailler pour lui et j'ai accepté. Il ne cessait de répéter que j'étais faite pour le commerce. J'étais sous le charme. Il m'offrait le monde et me faisait flâner dans un nuage de bonheur. Certes, il était âgé, mais nous étions sur le même échelon lui et moi. Un jour et devant une bouteille d'alcool, je lui raconta mon passé. Il m'avait dit qu'il me ferait oublier tout. Nous commencions à sortir ensemble, fumer, boire et s'amuser comme des adolescents. j'avais su qu'il était marié et père de 3 enfants. Je ne m'obstinais pas et notre relation prit une autre destinée que celle du professionnel. Après s'être emparé de ma chair et de mon cœur, il su que je ne résisterai guère à ce qu'il me demandait. Il me poussait alors à lui chercher des clients pour son commerce. Devant mes collègues, j'étais la prostitué de classe. Eh oui, puisque j'étais la petite amie du patron. Mon salaire commençait à atteindre les 7000 dh vu le nombre de clients que je ramenait. Les jours se sont écoulés et j'ai vu défiler l'histoire de ma vie tel un film ou je fût lors de sa première partie la prostitué cachée sous un contrat sacré appelé le mariage. Et la deuxième partie, la prostitué cachée sous un autre engagement appelé le travail. Je ne fût ni par l'un ni par l'autre comblée. Mon ex-mari avait raison, nous étions pareil lui et moi. La seule différence qui existait est que lui jouissait de ce qu'il était et moi je répugnait ce que je suis devenue. » En résumé de nos trois parties, la vie est un examen continu où réussissent les plus futées. Noura, Halima et Fatima furent malchanceuses et échouèrent sur un chemin qui ne mène à aucune issue sauf le péril. Je ne cesserai de crier HALTE A LA PROSTITUTION. Car malgré le pessimisme qui entoure mon acte, je garde l'espoir que ma voix parviendra aux personnes qui ont un lien de près ou de loin à la propagation de ce fléau qui ruine la vie et le bonheur de tous.