Depuis que je suis habitué à ce café, il m'est arrivé rarement de ne pas m'y plaire. je pouvais rester des heures à contempler les gens, à analyser leurs faits et gestes. La chose qui m'intéressait et qui semblait-il ne jamais vouloir se manifester, était d'autant plus une image que l'on pourrait définir en un seul mot. Ce que je vais vous conter, n'a pas de sens, mais le fait est là et bien présent. Il m'arrivait souvent de m'attarder dans mon bureau, non pas par obligation mais pour satisfaire mon désir de toujours parfaire mon travail. Il est aussi des jours où j'ai une envie folle de m'enfermer et de passer mon temps à dormir, manger et regarder la télé, mais je ne trouve pas le temps suffisant pour le faire, d'ailleurs, je passe mes heures de tranquillité au fond à gauche du salon de mon Café. C'est dans cet endroit obscur que je pouvais sentir les vrais gens, des gens dont on voyait le vrai visage, sans masque au détriment des risques que cela suppose pour chacun d'eux. Le personnage qui avait réussi à laisser le plus grand impact sur ma personne, n'était autre que moi-même, je me voyais dans les gestes de tout le monde sans que cela me froisse. D'habitude, j'ai l'impression de ne rien vivre qui puisse plaire ou déplaire, mais au milieu de senteurs diverse qui imprégnaient mon nez et ma mémoire, je ne pouvais que m'en vouloir. Longtemps je me souviendrai de mes maux et des mots de ces gens autour de moi, je ne parviendrais peut-être jamais à m'en défaire, ne serait-ce que quelques instants. Toujours est-il, que cela me faisait sentir l'âme d'un enfant qui contemplait ces adultes que la vie a rendu de plus en plus fragiles, méfiants courageux de vouloir continuer à se sacrifier pour des rêves d'enfant. Je m'étais rendu compte, que plus je resterai ici - au fond à gauche de mon Pub- je ne pourrais voir que ce que les autres voulaient bien laisser paraître, alors j'ai commencé à perdre l'habitude d'y rester des heures, de rester comme un enfant devant un jouet qu'il n'ose même pas toucher de peur de le casser. Mais rendez-vous compte de l'absurdité de la chose ; imaginez, ne serais-ce que l'espace d'un moment ce que c'est que de regarder les autres vivre, penser, parler... peut-être que vous n'en avez aucune idée, mais le fait est que si vous faites la même chose, vous sentiriez que vous êtes entrain de lire une lettre qui ne vous est destinée, de rêver à ce dont les autres rêves, pas aux vôtres ; pensez-vous que c'est juste ? Des gens qui ont été niais de se montrer sans leurs masques protecteurs, quelle honte ! Je m'en voulais d'espionner ces gens de la sorte. Je m'en voulais parce que je me suis mise à leurs places, je ne pouvais pas imaginer qu'il y aurait une autre personne (qui soit assise au fond à droite de ce Café) qui voyait la même chose que moi et hélas peut-être pire : voir mon manège, quelle honte ! Faudrait-il vous dire à quel point, ne pourrait-on se défaire de l'injustice du regard d'autrui. Faudrait-il vous obstiner à subir, toutes les préjudices qu'un regard, porté sur vous, puisse vous analyser de travers, quelle honte ! Si vous êtes au fond à gauche d'un Café, réalisez ce que je n'ai pas fait, regardez autour de vous et estimez-vous heureux de ne rien voir de travers, n'analysez surtout pas autres, vous en subirez obstinément les mêmes dégâts. Sachez : A chaque regard porté, jugement est pris ; A chaque regard porté, nuisance est faite ; A chaque regard porté, préjudice est .