Tenez vous bien, il existe près de 500.000 mendiants dits professionnels au Maroc. C'est ce qu'a conclu une étude menée par la ligue Marocaine de protection de l'enfant en collaboration avec l'Entraide Nationale et le Ministère de la Santé. La grande majorité de ces laissés pour compte, utilisent des techniques bien étudiées pour pousser les âmes sensibles à mettre la main à la poche. Cela va de l'occupation de certains lieux connus pour leur grande fréquentation, tels les abords des mosquées ou des banques qui représentent un réel paradis pour les mendiants, vu la connotation religieuse ou financière que signifient ces deux lieus ; en passant par les feus rouges où chacun de nous a pris désormais l'habitude de voir au moins une ou deux personnes qui demandent en contrepartie de services donnés ou en échange d'une « daawa » qui varie en fonction de la somme d'argent que vous donnez ! Imaginons la scène : vous êtes tranquillement au volant de votre voiture en compagnie de votre famille ou vos copains, vous êtes entrain de discuter quand tout à coup, vous êtes interpellé par un mendiant jeune ou âgé qui vous harcèle de toutes les manières en vous demandant de l'argent, en passant par le nettoyage de votre pare-brise qui du coup devient encore plus sale qu'avant et pour finir, en vous collant aux vitres avec tellement d'insistance que vous finissez par abdiquer. Ceci sans parler des harcèlements dont les passants sont victimes dans presque toutes les artères de Casablanca, puisque c'est devenu la capital administrative de la mendicité, ce qui fait que les passants préfèrent donner plutôt que d'être agressés surtout les femmes et les jeunes filles. Le plus alarmant, c'est que les enfants sont utilisés dans ce business, puisque la mendicité est devenue un business à part entière qui a ses professeurs et ses étudiants qui apprennent par exemple "comment devenir aveugle ou taré". Les enfants ne sont pas épargnés, ceci a été démontré suite à une autre étude qui affirme que 15 % des mendiants ont déjà loué des enfants, à un montant variant entre 50 à 100 dirhams par jour. L'étude a également démontré que 56 % de ces enfants sont des garçons et le reste des filles. Pour les enfants âgés de 8 à 12 ans, le pourcentage des garçons est de 75 %. La diminution du nombre des filles dans cette catégorie d'âge serait due à l'orientation des filles vers d'autres activités, en l'occurrence l'exercice du métier de femmes de ménage au meilleur des cas, la prostitution au pire des cas. La non scolarisation des enfants en question, l'absence des parents physiquement et psychologiquement, font de ces âmes pures des proies faciles d'accès pour les organismes de mendicité, puisque qu'on le veuille ou pas, la mendicité n'est pas une affaire individuelle, cela va beaucoup plus loin. Pour finir et non clore ce sujet, les 500.000 mendiants que compte le Maroc n'est que la face visible de l'iceberg, ce qui devrait nous pousser à méditer sérieusement sur les causes et les conséquences de cette situation. Il existe, néanmoins, de vraies personnes qui sont dans le besoin, mais qui souffrent en silence, ceux-là méritent d'être aidé, ne mettons pas tout le monde dans le même panier...