Traitement tertiaire Elimination de l'azote : Les station d'élimination prévues pour éliminer les matières charbonnées n'éliminent que 20% de l'azote présent dans les eaux usées donc il faut faire appelle au traitements complémentaires. L'azote organique se transforme dans les eaux usées en azote ammoniacal NH+. L'élimination de ce dernier est le plus souvent obtenue grâce à des traitements biologiques de nitrification et dénitrification. La première consiste en une transformation en culture bactérienne de l'azote ammoniacal en nitrate NO3 c'est une forme oxydée de l'azote. La seconde permet la transformation des nitrates en azotes gazeux sous l'action des bactéries dénétrifiantes. Ce gaz s'échappe alors des matières charbonnées. L'élimination de phosphore : Où déphosphoration peut être réalisé par des voies physico-chimiques ou biologiques. En ce qui concerne les traitements physico-chimiques, l'adjonction des réactifs, comme des sels de fer ou d'aluminium, permet d'obtenir une précipitation de phosphore insoluble et leur élimination par décantation. Ces techniques permettent d'éliminer 80 à 90% du phosphore mais engendre une importante production de boues La désinfection : Les traitements primaires et secondaires ne détruisent pas complètement les germes présents dans les rejets domestiques. Il faut donc utiliser des techniques de désinfection. On peut par exemple ajouter aux eaux traitées un réactif désinfectant avant leur rejet dans le milieu naturel. Le chlore est le désinfectant le plus courant. La désinfection peut également s'effectuer avec l'ozone ou le brome. Il y a aussi le lagunage naturel tertiaire qui assure l'exposition des microorganismes pathogènes aux rayonnements solaires ou La Désinfection par Ultraviolets. L'eau à désinfecter transite dans un chenal ouvert dans lequel sont placées des lampes émettant un rayonnement ultraviolet qui a la propriété d'agir directement sur les chaînes moléculaires (ADN-ARN) des cellules des micro-organismes, ce qui interrompt le processus de vie et de reproduction de ces pathogènes. L'eau désinfectée peut ainsi rejoindre le milieu naturel sans risque pour la santé des individus. La désodorisation : La désodorisation au sein des stations d'épuration est soit chimique ou biologique. Les traitements chimiques : est la technique la plus utilisée. Les gazes malodorants sont captées puis envoyées dans des tours de lavage ou un liquide désodorisant est pulvérisé. Ces lavages peuvent être comporté de la soude où neutralisent les mauvaises odeurs Les traitement biologiques : consiste à faire passer l'air à travers d'un matériau poreux sur lequel on développe un biofilm de façon analogue aux biofiltres utilisés pour le traitement de l'eau. Rejet des eaux épurées Les eaux épurées peuvent être évacuées par : Infiltration dans le sol (solution à privilégier) Rejet vers un site naturel ou aménagé ( à titre exceptionnel) Rivière, canal, fossé Puits d'infiltration (dérogation préfectorale) Les stations d'épuration : La quantité d'eaux usées traitées au Maroc reste faible, malgré un nombre important de stations de traitement. Aucune des grandes villes du Maroc ne dispose de station de traitement des eaux usées. Toutefois, des stations ont été construites dans de moyennes villes (ex. Nador, Benslimane, Boujaâd), des petits centres urbains, des complexes touristiques, des aéroports, et des unités industrielles. - 60% des stations d'épuration à boues activées ne sont pas fonctionnelles, suite aux coûts très élevés de l'électricité, le manque d'entretien des appareils d'aération et la non coordination entre les différents intervenants dans la gestion de ces stations. Si l'on omet les petites stations à boues activées installées dans les hôtels, les aéroports, et les unités industrielles, seulement 2 stations sur 10 desservant les centres urbains sont fonctionnelles. - 37% des stations des autres filières de traitement sont fonctionnelles. Réutilisation des eaux usées : En matière de réutilisation en irrigation : Les résultats obtenus ont démontré que, la réutilisation des eaux usées épurées peut contribuer à l'économie d'eau et de fertilisants, l'augmentation des rendements, l'amélioration des techniques culturales et à la protection de la santé du consommateur et de l'environnement. Les principales cultures testées sont la luzerne, le maïs, le blé, la courgette, la fève, le concombre, le pois, la tomate et le navet. D'autres exemples de réutilisation : A Nador et Khouribga, les eaux usées épurées par des stations à boues activées, sont utilisées pour l'arrosage de pépinières municipales. En outre, à Khouribga, un camion citerne, alimenté par la station d'épuration, assure l'arrosage des arbres de la ville. A Boujâad, la création de la station de traitement par lagunage a entraîné la mise en place spontanée d'un vaste secteur irrigué par les effluents épurés dont la qualité sanitaire autorise la production des cultures maraîchères. A Ben Slimane, les eaux usées épurées produites par un système de type lagune renforcée par une légère aération sont de qualité A (Nématodes intestinaux : *1 oeuf par litre ; Coliformes intestinaux *1000 par 100 ml selon les normes de l'OMS (1989)). Ces eaux épurées sont en quasi-totalité réutilisées pour l'arrosage du terrain de golf, le surplus est évacué en dehors de la station où il est réutilisé, de manière saisonnière et fragmentaire, par les agriculteurs. Plusieurs méthodes d'irrigation ont été testées dans les projets pilotes. Ceci inclut l'irrigation par submersion, à la raie, par aspersion et l'irrigation localisée. Aspect juridique : Au Maroc, le statut juridique des eaux a été institué progressivement. L'intervention du législateur pour former le nouvel arsenal juridique dans le domaine de l'eau date de la période du Protectorat français au Maroc. Plusieurs textes ont été adoptés. Il s'agit principalement :du dahir du 1er juillet 1914 complété par le dahir du 8 novembre 1919 et du dahir et l'arrêté Viziriel du 1er août 1925 . Cette ancienne législation n'était plus adaptée à l'organisation moderne du pays et ne répondait plus aux besoins de son développement socio-économique, ce qui a nécessité la création d'une nouvelle réglementation moderne des eaux par l'adoption du dahir n° 1-95-154 du 18 rabii I 1416 (16 août 1995) portant promulgation de la loi n° 10-95 sur l'eau. cette nouvelle Loi 10-95 sur l'eau, traitant la réutilisation des eaux usées et ses textes constituent la base juridique du cadre institutionnel des projets de réutilisation des eaux usées, notamment les articles 51, 52, 56, 57, 59 et 84 de ladite loi. L'article 51, fixe les normes de qualité auxquelles une eau doit satisfaire selon l'utilisation qui en sera faite, ont pour objet de définir les procédures, les modes opératoires d'essai, d'échantillonnage et d'analyse ainsi que la grille des eaux définissant les classes de qualité des eaux permettant de normaliser et d'uniformiser l'appréciation de la qualité des eaux (caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques notamment de l'eau usée destinée à un tel usage). Les articles 52 et 54, l'interdisent de rejeter des eaux usées ou des déchets solides, d'effectuer tout épandage ou enfouissement d'effluents et tout dépôt de déchets susceptibles de polluer par infiltration les eaux souterraines ou par ruissellement les eaux de surface, afin d'en modifier les caractéristiques physico-chimiques ou bactériologiques sans autorisation préalable accordée, après enquête, par l'Agence de bassin et fixe également une redevance. L'article 57, stipule que l'administration définit notamment les conditions d'utilisation des eaux usées et d'obtention de l'autorisation de la réutilisation de ces eaux usées. Elle stipule aussi que tout utilisateur des eaux usées peut bénéficier du concours financier de l'Etat et d'une assistance technique de l'Agence de bassin si l'utilisation qu'il fait est conforme aux conditions fixées par l'administration et a pour effet de réaliser des économies d'eau et de préserver les ressources en eau contre la pollution. La Loi 10-95 stipule dans son article 84, que la réutilisation des eaux usées à des fins agricoles est interdite lorsque ces eaux ne respectent pas les normes fixées par voie réglementaire. Ces normes sont actuellement en préparation au niveau national par le Comité Normes et Standards (CNS). Le décret d'application de la loi 10-95 du 4 février 1998 (N° 2-97-787), fixe les normes de qualité auxquelles une eau doit satisfaire selon l'utilisation qui en sera faite. Ces normes ont pour objet de définir les caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques, notamment des eaux usées destinées à l'irrigation. Aussi, ce décret affirme la nécessité de réaliser un inventaire du degré de pollution des eaux superficielles ainsi que des eaux des nappes souterraines. Impact sur la santé : La réutilisation des eaux usées à l'état brute risque de compromettre la santé humaine et de contaminer les milieux récepteurs par des polluants chimiques véhiculés par les eaux. En effet, les eaux usées peuvent transporter de nombreux germes pathogènes (parasites, bactéries, virus et champignons) doués d'une grande résistance dans le milieu et qui peuvent, lorsque les conditions de transmission sont réunies, affecter l'homme. Les eaux usées représentent donc un important véhicule d'agents biologiques et chimiques résultant de l'activité humaine et/ou industrielle. Les cultures irriguées avec des EU concentrent de nombreux agents infectieux et toxiques. Par ailleurs, elles représentent un milieu favorable pour la prolifération de certains agents pathogènes émis dans les excrétas de l'Homme ou de l'animal. Aussi, Les eaux usées issues des milieux hospitaliers ou milieux infectés peuvent représenter une source de contamination dangereuse. Le risque sanitaire lié aux EU peut être classé en fonction du type de culture : Culture devant être consommée à l'état cru. Ce risque et d'autant plus grave que les conditions de propreté et d'hygiène ne sont pas respectées. Il s'agit dans la plupart des cas de maladies qui revêtent un caractère épidémique, et en particulier à certaines saisons de l'année. Le choléra, en est un bon exemple, cette maladie qui sévissait au Maroc jusqu'au 1994 a connu des flambées en été dans les régions où les cultures maraîchères sont irriguées avec des eaux usées brutes. Cultures pouvant être consommées cuites ou ayant une écorce. La température de cuisson et les règles d'hygiène dans la cuisine conditionnent le risque de contamination. Denrée d'origine animale comme véhicule d'agents pathogènes. Cette possibilité est souvent négligée ou parfois sous-estimée. Les animaux peuvent accumuler dans leur organisme et véhiculer de nombreux agents pathogènes ou substances toxiques qu'ils ont consommées avec du fourrage irrigué avec les des eaux usées brutes. Bonjour, Tout d'abord je tiens a te remercier pour cet article si riche d'infos, certes la question de l'elimination des eaux usèes a revetu une importance croissante des le debut des annèes 90, toutefois, afin de reutiliser ces eaux il faut bien evidemment respecter les normes marocaines, que ça soit du cotè chimique que microbiologique ! Mais le problème qui se pose c'est que les normes marocaines ne prennent pas en consideration plusieurs paramètres pathogènes, telles les Virus des eaux usèes ! sachant que ce sont des rejets riches en agents pathogènes, on ne fait pas de tri des personnes contaminèes ou non, et donc c'est une legislation incomplète !!! ces virus qui sont pathogènes et qui montrent leurs symptomes dans un delai de 5j au max !! Croyez vous qu'une telle eau peut etre rèutilisèe pour l'irrigation des aliments, qui seront ingerès par la suite ? Et le cycle est clos !!! Cordialement Hasna