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L'égalité entre l'homme et la femme dans l'Islam
Publié dans Jeunes du Maroc le 16 - 02 - 2006


Allah, l'Exalté, dit :
"Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement." (4:1) Le "seul être" et "son épouse" font référence à Adam et Eve respectivement et le fait qu'Eve est issue d'Adam ne veut pas dire qu'ils sont deux entités homologues, mais ils peuvent avoir des caractères différents voire opposés. Allah, Gloire à Lui, dit :
"Et de toute chose Nous avons créé deux éléments du couple. Peut-être vous rappellerez-vous ?" (51:49). L'exégète Al-Khazen explique ce Verset en disant : "deux éléments différents du couple comme le ciel et la terre, le soleil et la lune, la nuit et le jour, la terre et la mer, la plaine et la montagne, l'été et l'hiver, le djinn et l'homme, le mâle et la femelle, la lumière et l'obscurité, la croyance et la mécréance, la joie et la tristesse, la vérité et le mensonge, la douceur et l'amertume. Peut-être vous rappellerez-vous que le Créateur de deux éléments du couple est Unique et n'a aucun associé.". De plus, Allah, l'Exalté, déclare clairement dans le Coran que l'homme est différent de la femme :
"Puis, lorsqu'elle (la femme d'Imran) en eut accouché, elle dit : "Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille" ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. "Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni"" (3:36). La Jurisprudence islamique met ainsi en place des règles qui tiennent compte des changements physiologiques et psychologiques caractérisant chaque sexe. Ces règles concernent tous les aspects de la vie. Au niveau cultuel par exemple, la femme musulmane est dispensée pendant les menstrues de faire les cinq prières quotidiennes. Au niveau familial, la femme musulmane est dispensée, en présence du père compétent, de la responsabilité d'aller chercher un travail pour subvenir aux besoins de ses enfants.Allah, Gloire à Lui, dit :
"Les hommes sont Qawwamounes sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde aux uns sur les autres, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à Allah puis à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah..." (4:34). L'homme et la femme partagent des devoirs et des responsabilités et font face aux conséquences de leurs décisions, mais il incombe à l'homme seul le devoir de loger, nourrir et entretenir sa famille. C'est le sens du mot Qawwamounes évoqué dans le verset coranique suivant : "Les hommes sont Qawwamounes sur les femmes... " (4:34). Ce verset est souvent mal traduit par "Les hommes ont autorité sur les femmes...". En fait, le terme Qawwamounes est l'adjectif en pluriel du nom Qiwamah qui est le fait d'être absolument responsable de la subsistance et de la protection d'une personne. Allah, l'Exalté, dit : "Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l'enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens." (2:233). Soulignons l'expression "Au père" qui marque bien l'obligation et le devoir.
Allah, l'Exalté, explique la raison pour laquelle Il attribue la Qiwamah aux hommes : " en raison des faveurs qu'Allah accorde aux uns sur les autres, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien " (4:34). Cette citation est parfois mal interprétée par " parce qu'Allah préfère les hommes aux femmes " qui exprime la supériorité des hommes sur les femmes ; or ; le Coran indique clairement que la seule base de supériorité est la piété et non le genre, la race, la couleur ou la richesse : " Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux " (49:13).
La Qiwamah est imposée à l'homme à cause de sa nature physique et morale apte à remplir les obligations de la vie familiale. C'est cette nature qu'Allah a créée chez l'homme qui est désignée par le terme " faveurs ". Pareillement, comme il existe des faveurs spécifiques pour l'homme, il existe des faveurs qu'Allah a accordés spécifiquement pour la femme comme la grossesse, l'accouchement, l'allaitement,...etc.
Par conséquent, la Qiwamah ne donne pas la supériorité à l'homme et n'abolit pas l'égalité entre l'homme et la femme. Elle procure à l'homme une certaine autorité qui relève de la compétence plutôt que du pouvoir. Ainsi, quand l'homme ne peut plus assumer ses responsabilités envers sa famille, il perd le droit de la Qiwamah et dans ce cas, la femme a le droit de demander le divorce. Les imams Chafi'i et Malek sont allés encore plus loin en décrétant la rupture du contrat du mariage en cas d'incapacité de l'homme de subvenir aux besoins primordiaux de sa femme. Si la Qiwamah rendait l'homme supérieur à la femme, la perte de la Qiwamah aurait dû le mettre à niveau égal à celui de la femme, mais ce n'est pas le cas ici parce que la femme n'aura plus des obligations à remplir envers son mari. La Qiwamah est donc le droit de la femme sur son mari ; elle soumet l'homme et libère la femme. C'est ainsi qu'Allah, gloire à lui, dit : " Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. " (2:228) Et afin de responsabiliser l'homme et insister sur l'importance de la Qiwamah qui lui incombe, Allah, l'Exalté, ajouta, " et les hommes ont une prédominance sur elles " (2:228) : c'est la prédominance conférée par la fonction de l'homme qui n'est autre que la Qiwamah. D'après Uqba ibn Amir (qu'Allah soit satisfait de lui), le Messager d'Allah (bénédiction et paix sur lui) a dit : "Le contrat qu'il faut respecter le plus est celui du mariage" (rapporté par l'Imam Muslim). De même, Ibn Omar (qu'Allah soit satisfait de lui), le Messager d'Allah (bénédiction et paix sur lui) a dit : "Chacun de vous est comme le berger qui est responsable de son troupeau. L'émir est comme le berger et il lui sera demandé compte de ses sujets ; l'homme est comme le berger et il est responsable de sa famille ; quant à la femme, elle a la garde de ses enfants et de la demeure de son mari et elle en est responsable ; le serviteur est également responsable de la fortune de son maître et on lui-en demandera compte. Chacun de vous est donc responsable et on lui demandera compte de sa responsabilité". (rapporté par l'Imam Muslim)
Enfin, l'égalité entre l'homme et la femme est garantie par la Qiwamah. Elle ne veut pas dire qu'ils doivent partager les mêmes fonctions, les mêmes devoirs et les mêmes vêtements. Elle veut dire qu'ils ont tous les deux des droits équivalents à leurs obligations. Allah, l'Exalté, dit :
"Quiconque fait une mauvaise action ne sera rétribué que par son pareil ; et quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne action tout en étant croyant, alors ceux-là entreront au Paradis pour y recevoir leur subsistance sans compter." (40:40) "Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. Aux croyants et aux croyantes, Allah a promis des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour qu'ils y demeurent éternellement, et des demeures excellentes, aux jardins d'Eden [du séjour permanent]. Et la satisfaction d'Allah est plus grande encore, et c'est là l'énorme succès." (9:71-72). "Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d'aumônes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense." (33:35)


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