Après l'ouverture d'un débat sur de possibles abus, depuis New York, le président français Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait « évaluer » l'Aide médicale d'Etat (AME) accordée aux immigrés sans papiers. A l'origine, une affaire de fraude à la chirurgie esthétique qui avait fait le buzz après avoir été largement consommée par les milieux d'extrême droite. Dans un entretien accordé à Europe 1, le président français qui a récemment plaidé pour un débat « extrêmement apaisé » sur la question de l'immigration, en jugeant notamment que la France qui est « un pays de migration de tout temps (…) ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien ». Alors qu'un débat doit être abordé le 30 septembre à l'Assemblée nationale et le 2 octobre au Sénat, le chef d'Etat a estimé que « serait une erreur de dire que la question migratoire est une question taboue ou que, en quelque sorte, on ne pourrait la poser que quand il y a des crises ». Toujours sur la question migratoire mais plus précisément sur l'Aide médicale d'Etat accordée aux sans papiers se trouvant dans l'Hexagone, le chef d'Etat a déclaré qu'il souhaitait la voir « évaluée » pour lutter contre certains excès probables, mais pas supprimée. En mentionnant l'AME, Emmanuel Macron a réagi à l'affaire des prothèses mammaires qui a fait des vagues depuis quelques jours. A l'origine une phrase du délégué général de LREM, Stanislas Guerini, dans une interview par Jean Pierre Elkabbach sur CNews, dans laquelle il déclare qu'il y aurait des abus « par exemple pour financer des prothèses mammaires », suggérant que les immigrés sans papiers abuseraient de l'aide médicale d'Etat pour se faire de la chirurgie esthétique et qu'il ne s'agissait pas d' »une situation d'urgence ». Interpellée par cette déclaration, la ministre française de la Santé a déclaré ne pas être au courant de tels abus, pourtant cette déclaration de Stanislas Guerini n'a pas échappé aux radars de l'extrême droite qui l'a trouvé comme du pain béni pour justifier ses positions anti-immigration. Ainsi, Jordan Bardela, le député européen et membre du Rassemblement national, le parti de Marine Le Pen, a affirmé sur un plateau télévisé que cela posait un problème que des personnes en situation irrégulière puissent avoir accès à toute la palette de soins gratuitement comme les prothèses mammaires, estimant qu'il fallait supprimer l'AME. Reprise par plusieurs médias et personnalités, cette affaire de fraude à la chirurgie esthétique n'a pas été confirmée pour autant, mais selon l'émission C à Vous sur France 5 qui a contacté Cécile Cornudet à l'origine d'un article mentionnant des fraudes aux prothèses mammaires, il y aurait eu deux ministres proches d'Emmanuel Macron qui lui auraient tous deux raconté la même histoire, celle de femmes géorgiennes qui viennent en France pour se refaire les seins. Après l'effusion autour de l'affaire, Stanislas Guerini s'est excusé au micro de Jean Jacques Bourdin, en disant qu'il n'avait pas cité le bon exemple. « Ca masquait une situation de femmes qui sont en situation de reconstruction mammaire après avoir eu un cancer. Evidemment nous ne devons pas toucher à ceux-là », a-t-il reconnu.