La mise en oeuvre des dispositions de l'accord social du 25 avril tarde à venir, cinq mois après sa signature . Dans ce sens, le secrétariat national de l'Union Marocaine du Travail (UMT) a appelé le gouvernement à généraliser l'augmentation des salaires aux institutions publiques à caractère administratif, en accélérant la publication de décrets relevant du Chef du gouvernement. Ainsi, le Secrétariat national de la première centrale syndicale marocaine en termes de représentativité plaide pour l'ouverture de négociations sectorielles dans les institutions publiques à caractère industriel, commercial et de services. Dans la déclaration finale de la réunion de son Secrétariat national, l'UMT évoque une « dégradation continue de la situation économique, sociale et politique », ainsi que l'« impasse et la perturbation qui en résulte pour les intérêts de la classe ouvrière marocaine et pour les masses populaires ». L'instance décisionnelle a également rappelé les positions de la centrale qui « rejette les politiques gouvernementales impopulaires et non démocratiques qui ont amené le pays à la situation actuelle » et en veut pour preuve « le consensus national sur l'échec du modèle de développement actuel, en l'absence de la volonté politique du gouvernement de surmonter la crise structurelle et d'offrir une alternative qui tient compte des intérêts de la classe ouvrière marocaine ». Le Secrétariat général a en outre condamné ce qu'il a appelé l'« attaque violente contre le mouvement syndical marocain, à savoir l'expulsion de représentants syndicaux, la restriction des libertés syndicales, la violation de la législation du travail et les tentatives répétées de retirer les droits et les acquis de la classe ouvrière dans le secteur privé et le secteur public ». Toujours en accusant l'Exécutif de la « détérioration des conditions sociales », l'UMT a protesté contre « les retards du gouvernement dans l'activation de la partie matérielle de l'accord du 25 avril 2019 ». « Cela sape, selon l'instance, la crédibilité du Dialogue social et contribue à la perte de confiance dans les institutions et le rôle des intermédiaires sociaux ». Sur un autre volet, le Secrétariat général a maintenu les positions de l'UMT qui rejette le Projet de loi sur la grève sous sa forme actuelle et le Projet de loi sur les syndicats, soulignant « la nécessité d'une consultation et d'un dialogue associé avec le mouvement syndical sur diverses lois et législations ».