Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses acolytes comparaissent ces jeudi et vendredi 19 et 20 septembre 2019 devant le tribunal correctionnel de Bobigny à Seine-Saint-Denis à Paris. Les six sont poursuivis pour « provocation » « rébellion » et « acte d'intimidation » envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique durant la perquisition du siège de LFI il y a onze mois. Jean Luc Mélenchon encoure jusqu'à 10 ans de prison et cinq ans d'inéligibilité. Pour ce qui est de ses proches qui l'accompagnent à la barre, il s'agit des députés, Alexis Corbière et Bastien Lachaud, de l'eurodéputé Manuel Bompard, du conseiller d'Etat Bernard Pignerol et de l'attachée de presse Muriel Rozenfeld. Dès le début de l'audience, le tribunal n'a pas adhéré à la demande du parquet du report de ce procès. A la matinée du premier jour, le seul événement après ce report était un visionnage houleux des images de la perquisition, retardé par des soucis techniques, la clé USB formatée pour Mac n'ayant pu être lue. Ces images sont l'œuvre de Quotidien (parquet). Le climat était aussi électrique que théâtral. Et lorsque l'on reprit l'audience, l'après-midi, l'ambiance s'est voulue entre rires et consternation. Jean-Luc Mélenchon a déclaré à la barre au président « qu'il ne se sentait coupable de rien » et s'est demandé pourquoi il était là. Il a eu aussi cette réplique « et puis accuser un insoumis de rébellion c'est du pléonasme ». A une question que lui adressée l'avocat de Dupont Moretti « Alors est-ce que vous leur présentez des excuses aujourd'hui aux policiers ? » réponse : « je regrette profondément d'avoir provoqué à ces policiers sept jours d'ITT de par mes décibels ». Jean Luc Mélenchon le premier à passer à la barre est resté deux heures durant à répondre aux questions et du président et des avocats des plaignants puis la séance fut levée une troisième fois. Cette première journée était on se le doute pressentie pour durer longuement. Pour le leader des Insoumis, qui compare son sort à celui de l'ex-président brésilien de gauche Lula, emprisonné dans son pays, ce procès est politique. Il dénonce une instrumentalisation de la justice par l'exécutif et une fois n'est pas coutume, il use de la langue de Shakespeare pour illustrer son cas en osant le terme lawfare (instrumentalisation de la justice à des fins politiques). D'ailleurs, les nombreuses personnes venues manifester devant le tribunal de Bobigny à l'appel de LFI, n'ont eu de cesse de brandir des slogans en ce sens. Ils l'ont accueilli à son arrivée aux cris « résistance ». Ses nombreux soutiens l'estimant « poursuivi sans preuves ». Le jugement ne sera rendu que dans plusieurs semaines.