L'exécutif français s'est empressé de remplacer François de Rugy, le ministre de la Transition écologique démissionnaire, un nouveau coup dur pour le quinquennat d'Emmanuel Macron qui accuse sa deuxième démission au sein de ce même ministère. Remplacé par Elisabeth Borne, le ministre au cœur d'une bataille médiatique est décidé à aller en justice pour se défendre. Le président français Emmanuel Macron ne pouvait pas se permettre d'attendre longtemps avant de nommer un remplaçant à François de Rugy. Sitôt annoncé, le poste vacant au ministère de la transition a été comblé. « Le président a souhaité que cela aille extrêmement vite », a déclaré une source proche du gouvernement. La passation de pouvoir entre les deux ministre devrait avoir lieu à 13h30 HL. La nouvelle ministre de la Transition écologique qui n'aura pas le titre de ministre d'Etat et, qui gardera son portefeuille des Transports, ne fait pas l'unanimité chez les députés français surtout au vu de son parcours qui n'a rien à voir avec l'écologie. Avec son parcours de directrice de la RATP (la régie des transports parisiens, ndlr), les députés estiment que c'est une personne qui privilégiera l'économie à l'écologie. Mais de son côté, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a déclaré que la nomination de la ministre était une « évidence » puisque son portefeuille était déjà placé sous tutelle du ministre de la Transition. Malgré la grande appréhension liée à la nomination d'Elisabeth Borne, l'exécutif français n'a pas voulu ouvrir la brèche d'un délai de plusieurs jours imposé par la Haute autorité pour la transparence de la vie politique et, laisser les médias critiquer la deuxième démission au sein du même ministère de l'écologie surtout après celle de Nicolas Hulot qui a jeté l'éponge en fin août 2018. De plus, la démission de François de Rugy à cause du scandale des dîners privés fastueux, mettait à mal la crédibilité du gouvernement Philippe qui se veut « honnête » et « irréprochable ». Emmanuel Macron qui a fait de l'écologie son cheval de bataille de son quinquennat, ne pouvait pas encaisser une nouvelle crise au sein de ce ministère, surtout depuis la montée des Verts aux élections européennes. François de Rugy qui avait annoncé précédemment son intention de rester au gouvernement et qu'il bénéficiait de la « confiance » d'Emmanuel Macron s'est résigné mardi à présenter sa démission pendant un gros scandale médiatique qui a terni son image. Avec le début de cette affaire révélée par Mediapart, François de Rugy s'est embourbé dans un réel feuilleton mélodramatique, enchaînant pleurs, justificatifs boiteux. Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy. https://t.co/4NrjZjzya6 — François de Rugy (@FdeRugy) July 16, 2019 Mardi, en dénonçant un « lynchage médiatique », l'ancien ministre a annoncé sur Twitter son intention de porter plainte pour diffamation. Il a par ailleurs évoqué le suicide. « Comment ne pas penser aux mots de François Mitterand » à propos de son Premier ministre Pierre Bérégovoy qui s'était suicidé le 1er mai 1993. L'ancien chef d'Etat avait déclaré que Pierre Bérégovoy avait été « livré aux chiens ».