Facebook n'est pas au bout de ses surprises, après sa chute brutale en bourse la semaine passée. Aujourd'hui c'est le gouvernement américain qui lui cause des soucis. Il essayerait de le forcer à briser le cryptage de son application populaire Messenger, pour que les forces de l'ordre puissent écouter les conversations vocales d'un suspect dans une enquête criminelle. Ceci remet à la surface la question de savoir si les entreprises se doivent de modifier leurs produits pour permettre la surveillance. L'affaire est en cours d'examen dans un tribunal californien, donc aucun document n'est disponible publiquement. Mais les trois personnes qui ont rapporté l'information à Reuters, déclarent que Facebook n'a pas l'intention de céder à la demande du ministère américain de la Justice. Mardi, le gouvernement a fait entendre au juge de cette affaire son intention de soumettre une motion qui vise à accuser Facebook d'outrage au tribunal, pour avoir refusé d'exécuter la demande de surveillance, selon les sources, qui ont requis l'anonymat. L'origine du problème: Le problème de Messenger est apparu à Fresno, en Californie, dans le cadre d'une enquête sur le gang MS-13, a déclaré l'une des personnes. L'impact potentiel de la décision prochaine du juge n'est pas clair. Si le gouvernement l'emporte dans l'affaire Messenger, il pourrait invoquer des arguments similaires pour forcer d'autres services cryptés populaires tels que WhatsApp. Ceci aurait des implications majeures pour les entreprises qui se considèrent comme défenseurs de la vie privée sous la pression de la police et des législateurs. Facebook fait valoir devant le tribunal que les appels vocaux de Messenger sont cryptés de bout en bout, ce qui signifie que seules les deux parties ont accès à la conversation, deux des personnes informées sur l'affaire ont déclaré. Par contre les messages texte ordinaires sur Facebook et d'autres services, sont décryptés par les fournisseurs pendant la transmission pour cibler les publicités par exemple, les rendant ainsi disponibles pour une interception judiciaire.Les communications cryptées de bout en bout, passent elles directement d'un utilisateur à l'autre sans révéler quoi que ce soit d'intelligible aux fournisseurs. Cependant, la Constitution des Etats-Unis autorise des recherches raisonnables, a déclaré M. Larson, un ancien juge et procureur fédéral, et dans ce cas, les entreprises ne devraient pas être en mesure d'y faire obstacle. Une cour d'appel fédérale à Washington avait statué en 2006 que la loi obligeant les compagnies de téléphone à autoriser l'écoute policière s'applique également à certains grands fournisseurs de Voix IP, qui permet les appels vocaux en ligne plutôt que par transmission en circuit traditionnel. Toutefois, les responsables fédéraux de régulation n'ont pas tenté d'étendre la loi dans le cas du chat, des jeux ou d'autres services Internet peu intégrés dans l'infrastructure téléphonique existante, tels que Google Hangouts, et Facebook Messenger, déclare Al Gidari, directeur de la protection de la vie privée au Center for Internet and Society, de la Stanford University Law School.