Plus de 60% des ménages marocains se sont prononcés pour la gratuité de l'école publique. C'est ce qui ressort d'une enquête nationale, qui révèle donc que 64,9% des ménages sont contre la contribution des familles aux frais de scolarité de leurs enfants, alors que 31,3% évoquent le manque de moyens nécessaires. Cette étude présentée mercredi à Rabat par le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, montre également que les adultes de 25 ans et plus parmi les personnes questionnées sont contre la contribution aux frais de scolarité de leurs enfants dans l'école publique (83,6% en milieu rural et 74,5% en milieu urbain). A cet effet, près de 19% des ménages interrogés ont déclaré avoir obtenu un prêt auprès de leurs proches ou amis pour financer la rentrée scolaire de leurs enfants. Dans ce même contexte, l'étude, présentée par la présidente de l'Instance nationale de l'Evaluation (INE- relevant du Conseil), Rahma Bourqia, souligne que la scolarisation d'un enfant issu des 10% des ménages les plus aisés coûte 13,3 fois plus que celle d'un enfant issu des 10% des ménages les moins aisés, mettant en avant les rapports des parents aux associations des parents d'élèves, l'existence ou non de l'association dans l'établissement, l'adhésion ou non du parent à l'association et sa participation effective aux activités et réunions de l'association. En termes de qualité de l'enseignement, le rôle de l'école et ses problèmes, 52% des ménages considèrent que l'école garantit un apprentissage de qualité et 60,4% des ménages parmi ceux résidant dans le milieu rural estiment que l'école dispense un enseignement de qualité. Les résultats de l'enquête ont montré que les facteurs socio-économiques impactent et créent une différenciation dans le rapport des familles à l'éducation scolaire. Moins les familles sont instruites et plus leur revenu est faible, et lorsqu'elles habitent dans le milieu rural, plus elles disposent d'une connaissance moindre du système éducatif et moins elles s'impliquent dans la scolarité de leurs enfants, et ont, par conséquent, moins d'interaction avec l'école et les enseignants. Ces résultats permettent aussi de constater qu'il y a une articulation entre l'éducation et le niveau de développement. Celui-ci, mesuré en se référant aux indicateurs du niveau d'éducation des parents, de revenu de la famille et du milieu, impacte le rapport que les familles ont avec l'école et avec la scolarité de leurs enfants. Ainsi, toute amélioration des conditions socio-économiques des familles contribue à améliorer l'éducation des enfants et vice versa. L'étude, menée conformément aux recommandations de la Vision Stratégique 2015-2030 pour la réforme de l'Ecole marocaine, a été effectuée auprès d'un échantillon de 3.000 ménages sélectionnés de manière aléatoire et répartis proportionnellement sur l'ensemble des régions du Royaume, dont 2.000 ménages en milieu urbain et 1.000 en milieu rural.