Le président chinois, Xi Jinping, a annoncé samedi que des accords pour un montant global dépassant les 64 milliards de dollars ont été signés lors du 2e Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale (FCR), qui s'est tenu du jeudi 25 au samedi 27 avril à Pékin. Dans son discours de clôture, le chef de l'Etat chinois a précisé que les principes du marché s'appliqueraient à tous les projets de coopération menés dans le cadre de cette gigantesque initiative visant à multiplier les échanges entre l'Asie et l'Europe. Depuis sa mise en place en 2013, l'initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) est devenue une plateforme ouverte et inclusive impliquant 126 pays et 29 organisations internationales qui ont signé des documents de coopération avec la Chine. Au cours des six dernières années, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays participant à l'ICR a dépassé les quelque 6.000 milliards de dollars, et les investissements de la Chine dans lesdits pays ont atteint plus de 80 milliards de dollars. De surcroît, selon les dernières études de la Banque mondiale (BM), la coopération dans le cadre de l'ICR pourrait faire réduire les coûts des échanges de 1,1 à 2,2% et contribuer ainsi à une croissance planétaire d'au moins 0,1% en 2019. En plus des avantages pour l'économie mondiale, l'initiative apportera également des bénéfices réels à la population. D'après un dernier rapport de la BM, les investissements liés à l'ICR pourraient contribuer à sortir 8,7 millions de personnes de la pauvreté extrême et 34 millions d'autres de la pauvreté modérée dans le monde. Les 82 parcs industriels construits par la Chine en coopération avec 24 pays participants ont généré plus de deux milliards de dollars de recettes fiscales et créé environ 300.000 emplois pour les pays hôtes. L'Afrique ne connaît absolument aucune crise de la dette Les dernières études menées par la BM et d'autres institutions internationales laissent entendre que la coopération dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route » réduira les coûts du commerce international de 1,1% à 2,2% et ceux du commerce le long du Corridor économique Chine-Asie centrale -Asie occidentale de 10,2%. Par ailleurs, elle contribuera à au moins 0,1% de la croissance mondiale en 2019. Durant ces dernières années, la coopération dans le cadre de l'ICR a aidé à stimuler le commerce et les investissements, permis un accès plus aisé aux financements, et créé davantage d'échanges entre peuples à travers l'Asie, l'Europe, l'Afrique, voire même dans d'autres régions du monde. Selon un rapport du ministère chinois du Commerce, après la mise en œuvre des dix grands plans pour la coopération sino-africaine, les projets mis en place par les entreprises chinoises en Afrique devraient se concrétiser par environ 30.000 km de routes, 85 millions de tonnes par an de débit portuaire et plus de neuf millions de tonnes par jour de traitement d'eau, sans parler de la création de près de 900.000 emplois pour les Africains. « Permettez-moi d'être très clair, l'Afrique ne connaît absolument aucune crise de la dette », a martelé le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, citant un ratio dette-PIB régional atteignant 37% du PIB en 2017. En 2018, 36% de la dette extérieure totale de l'Afrique était liée au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale, tandis qu'entre 2000 et 2016, la dette du continent envers la Chine n'a représenté que 1,8%, selon une étude menée par le Projet de recherche Chine-Afrique de l'Université Johns Hopkins. De plus, la plupart des prêts chinois sont concessionnels, avec des échéances longues et des taux d'intérêt faibles, et ne sont pas conditionnés à des conditions politiques. Ils visent principalement à aider à accélérer le décollage économique du continent et à appuyer son développement sur le long terme plutôt que de viser des rendements élevés à court terme. Des progrès fructueux Des progrès visibles peuvent être également signalés dans divers secteurs, tels que le chemin de fer, les routes, les ports, le transport aérien, l'énergie et la télécommunication. Ces projets ne se font pas uniquement au bénéfice des entreprises chinoises, des compagnies du monde entier en bénéficient aussi. Par exemple, dans le cadre d'un projet de couloir éolien dans la province pakistanaise de Sindh, le groupe américain General Electric fournit des turbines et des services d'entretien pour une durée de dix ans, en coopération conjointe avec le groupe chinois PowerChina. Grâce aux services des trains de fret Chine-Europe, le nombre d'entreprises chinoises enregistrées à Duisburg, une ville allemande, a augmenté de 40 en 2014 à 100 actuellement. La hausse des services ferroviaires, environ 40 par semaine contre 3 précédemment, a stimulé le développement économique local et créé plus de 6.000 emplois. Un chemin de fer, construit par la Chine, reliant Mombasa, port du Kenya, et Nairobi, capitale du pays, a réduit de moitié la durée du trajet. Des projets le long du Corridor économique Chine-Pakistan ont créé environ 70.000 emplois au Pakistan à la fin de 2018. En Grèce, dans le port du Pirée, co-géré par la China COSCO Shipping, les capacités de manutention des conteneurs du port se sont élevées à 4,9 millions EVP l'année dernière, cinq fois plus qu'en 2010. Le port est actuellement classé à la 36e place mondiale en terme de capacité de transbordement de conteneurs alors qu'il occupait la 93e place en 2010, la même année où la COSCO y prenait sa participation. Depuis son entrée en service en 2016, la Banque asiatique des investissements pour les infrastructures (BAII) s'est transformée en une des plateformes multilatérales clés du développement de l'ICR, et a gagné la reconnaissance et la confiance du monde. La BAII, rassemblant 97 membres d'aujourd'hui, a financé 35 projets dans 13 pays, dont l'Indonésie, le Pakistan, le Tajikistan, l'Azerbaïdjan, Oman, la Turquie et l'Egypte, pour une valeur de 7,5 milliards de dollars. Dans ce sens, les Africains estiment que les contributions de la Chine à leur développement économique et social sont énormes, selon Afrobaromètre, une organisation de recherche panafricaine. Ils ont également classé la Chine comme présentant le meilleur modèle de développement. Pour rappel, le Maroc était représenté à ce forum par une importante délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita et comprenant notamment le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, l'ambassadeur du Maroc en Chine, Aziz Mekouar et de l'ambassadeur directeur des Affaires asiatiques et de l'Océanie au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdelkader El Ansari.