Le Maroc attend de l'UE qu'elle prouve son engagement envers le partenariat par les actes et non les paroles (M. Bourita)    Post-séisme : Bruxelles alloue 2,09 milliards de dirhams en faveur des zones sinistrées    Trésor : 158,1 milliards de dirhams de levées brutes à fin octobre    ONDA : Swissport va équiper neufs aéroports marocains en salons VIP    El Español : Le Maroc continue de suffoquer Melilla    Malgré les menaces du Polisario, le Rallye Africa passera à nouveau par El Guerguerate    Maroc : Un touriste belge disparaît près de Taghazout    Gaza : Le leader de l'opposition israélienne propose un plan de paix impliquant le Maroc    Israël nomme un défenseur de la marocanité du Sahara, ambassadeur aux Etats-Unis    MMA : Boughanem, champion marocain de Muay Thai, remporte son combat en Autriche    Ligue des Champions féminine de la CAF : Sanaâ Mssoudy et Doha El Madani dans l'équipe type du tournoi    Italie : La chef marocaine Nour Maaffer remporte un prestigieux prix de cuisine    Algerian media claims Moroccan Fouzi Lekjaa «uses Pegasus to control CAF»    Belgian tourist disappears in Moroccan surf town    Ahmed Spins, le fils Akhannouch sur la scène de Coachella 2025 en Californie    Terrorisme : Le Maroc dans le viseur des jihadistes sahéliens [INTEGRAL]    Hommage à la solidarité des marocains lors des inondations de Valence    Etats du Sahel. Trois pays, un seul passeport    Afrique du Sud. L'ANC expulse définitivement Jacob Zuma    Le Parlement marocain prend part à la 70ème session annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN    Le nouveau patron de l'ONMT prend officiellement ses fonctions    Coupes africaines des clubs : Raja Casablanca-AS FAR en tête d'affiche, la RS Berkane reçoit les Angolais de CD Lunda Sul    Botola D1. JII: Football au degré zéro, il faut voir ailleurs pour se faire plaisir !    Football : Gyökeres déjà parmi les buteurs les plus efficaces de l'histoire sur une année civile    Le Maroc a exporté pour trois milliards de dollars de produits de la mer en 2023    Interview avec Peter PanyinAnaman: « J'ai réalisé que Ses citations ont le pouvoir d'inspirer, de motiver et d'éduquer »    Le Maroc, l'Algérie et le syndrome de Cassandre...    Un trafiquant de drogue belge recherché arrêté par les autorités marocaines à Casablanca    Achraf Fayda entame son mandat à la tête de l'ONMT    Le rôle crucial des techniciens de scène de crime dans l'enquête judiciaire.    Riaya 2024-2025 à Fès-Meknès : la Santé au cœur des zones isolées    Affaire des héritiers d'empires économiques: La victime raconte les faits    La DGSN et la sûreté de l'Etat belge renforcent leur coopération en matière de sécurité    Festival du Cinéma des peuples : "Gray Days" d'Abir Fathouni remporte le Grand Prix    Interview avec Asma Graimiche : « Il est nécessaire d›intégrer la critique de cinéma aux programmes universitaires »    Mode. Le caftan marocain fait sensation à Séville    Foot: la sélection marocaine U15 prend part à un tournoi international en Espagne    Olympiakos : Ayoub El Kaabi claque un hat-trick et devient le meilleur buteur du championnat    Ayyoub Bouaddi penche pour les Lions de l'Atlas    Stellantis jette son dévolu sur le Maroc pour produire la prochaine génération du Citroën C4 à partir de 2027    Epson Maroc : Cinq années de réalisations, d'innovations et de leadership    CV, c'est vous ! EP – 77. Nasry Aboujihade, un chirurgien au service de votre sourire    M Avenue et le FIFM : Une collaboration qui illumine Marrakech    Des instruments et des histoires : L'Afrique à l'écoute de ses racines    Libye: L'union africaine réitère la pertinence des processus de Skhirat et de Bouznika    Coopération sino-marocaine : Le Maroc, « un partenaire clé au sein de la BRI »    Investissements : Karim Zidane VRP du Maroc en Corée et au Japon    Taznakht : Clôture en beauté pour le Festival du tapis d'Aït Ouaouzguit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tafra : Les Marocaines toujours pénalisées par les disparités
Publié dans Hespress le 23 - 04 - 2019

Si la Loi fondamentale, le code de la famille et bien d'autres textes, ont essayé de promouvoir les droits de la femme et de consolider sa place dans la société, les femmes marocaines ont encore du mal à réaliser leur autonomisation et à s'affirmer politiquement, car demeurent pénalisées par de grandes disparités territoriales, notamment en termes d'éducation.
Dans un récent rapport, le centre de recherche, Tafra, une analyse des dynamiques d'autonomisation des femmes, et révèle que « si l'autonomisation et l'émancipation des femmes ne cessent d'être promues, elles restent victimes de disparités territoriales qui entravent ce projet.
Rappelant que la loi organique 34-15 du 16 juillet 2015 a voulu assurer 30% de femmes élues au sein des collectivités territoriales, le centre déplore que l'analyse territorialisée des dynamiques sociales et des comportements électoraux fasse ressortir des configurations contradictoires à l'échelle des communes marocaines.
Cadre juridique et comportements réels
A cet égard, les auteurs de cette première partie du rapport, Alicia François et David Goeury, s'interrogent sur la compatibilité du cadre réglementaire et des pratiques partisanes avec la situation sociale des femmes.
Pour tenter de répondre à la question, les deux chercheurs se sont intéressés à une série d'indicateurs liés aux niveaux d'éducation, à l'âge au mariage, à la fécondité, au taux d'activité et à l'accès à des revenus monétaires directs. Ils mettent en avant la complexité des disparités territoriales selon les milieux de vie.
L'analyse, quoique menée à l'échelle nationale, est déclinée pour les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, soit les deux régions les plus dynamiques du royaume.
Si les critères privilégiés sont inhérents à la poursuite des études, l'âge au mariage, la fécondité, le salariat ou l'entrepreneuriat dans un cadre réglementaire, il convient de relever, soulignent les deux experts, que dans le cas du Maroc, ils ne sont pas forcément corollaires, en ce sens que la hausse du taux de poursuite des études secondaires et supérieures, s'accompagne facilement d'un âge de mariage plus précoce (25,7 ans en 2014 contre 26,3 ans en 2004).
Disparités régionales
L'étude qui met en avant une grande différence dans le taux de scolarisation et de diplomation entre milieux rural et urbain, souligne aussi paradoxalement des « taux très proches » en termes de mariage précoce.
Toujours, en matière de comportement démographique, notamment l'indice synthétique de fécondité (ISF), les catégories rurale et urbaine convergent en pourrait se rencontrer, en ce sens qu'au moment où la fécondité de la femme urbaine s'inscrit à la hausse, celle de la femme rurale, normalement moins éduquée, est en baisse.
Cette tendance est expliquée par le fait que les femmes les moins éduquées imitent les femmes les plus éduquées notamment afin de pouvoir garantir une éducation de qualité à leurs enfants. Une donne qui se répercute sur le taux de scolarisation des filles de 7 à 12 ans, un autre volet auquel se sont intéressés Alicia François et David Goeury pour déduire que la progression du taux de scolarisation des filles est fortement corrélée à la baisse de la fécondité.
Et de mettre en avant un constat qui parait étonnant : L'éducation secondaire ou supérieure, âge plus tardif au mariage et surtout diminution de la fécondité ouvrent normalement la possibilité d'accéder au marché de l'emploi et ainsi à une participation accrue à la vie économique en dehors de la sphère domestique, or cela ne se reflète aucunement sur la situation réelle.
En effet, avancent-ils, le travail des femmes pâtit d'une sorte d' «invisibilité », et elles se retrouvent rapidement cantonnées dans la sphère domestique par les recenseurs.
Des divergences qui persistent
En guise de conclusion, les experts soulignent que malgré un cadre réglementaire qui renforce l'autonomie des femmes, il apparaît que le Maroc a été marqué par une phase complexe de régression durant la dernière décennie.
« Avancée de l'âge au mariage des femmes, recul du taux d'activité féminin et augmentation du taux de chômage des femmes apparaissent comme divergentes du cadre juridique et des efforts de promotion des femmes », relèvent-il.
Cependant, poursuivent les deux chercheurs, les phénomènes sont plus complexes : les femmes ont bénéficié d'un accès plus important à l'emploi salarié, à la création d'entreprises grâce à un niveau d'éducation plus élevé amenant à un changement d'horizon économique.
Dans une seconde partie à paraître, Alicia François et David Goeury comptent s'intéresser à la représentation politique des femmes au sein des conseils élus. Ils tenteront, à cet égard, de montrer que « la logique réglementaire adoptée a favorisé la féminisation dans les communes les moins peuplées du royaume, sans pour autant renforcer l'accès des femmes aux fonctions politiques clés et notamment les présidences des différents conseils ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.