Elle est cultivée dans la province de Mnasra à la sortie de Kenitra. La fraise du gharb deviendra internationale, elle ira séduire les marchés Nord Américains, toute l'Europe et même le Japon. Dans la commune de Ben Mansour, ils sont au moins trois grands agriculteurs qui ont choisi de cultiver la fraise. Hespress FR en a visite une. Dans cette ferme agricole de plus de 170 hectares, la fraise côtoie d'autres fruits rouges comme la myrtille ou la framboise, et l'avocat aussi. Mais la star, c'est elle, et on y cultive deux variétés. Selon Mohamed Mrabet, gérant de la ferme Raimy, les fraises connaissent deux types de récoltes. La première commence dès le mois de novembre pour se terminer en mars et, la seconde se déroule du mois de mars à juin. Le premier type de récolte se présente en barquettes de différents calibres et est destiné au marché frais, tandis que le second type, lui, est surgelé. Les fraises seront utilisées pour faire des confitures, de la décoration pour gâteaux et se retrouvent aussi dans les corn-flakes à base de fruits fabriqués au Japon. « Nous privilégions cette culture en deux temps car les fraises sont des fruits fragiles, en hiver, il fait froid et la fraise reste dans des conditions optimales pour la vente au frais. Par contre, dès qu'il commence à faire chaud, la fraise devient moins résistante, c'est pourquoi la deuxième tranche de la récolte est directement surgelée », a dit Mohamed Mrabet au micro de Hespress FR. 200 saisonnières pour la cueillette des fraises Dans la ferme Raimy, ce sont 480 personnes, des femmes, qui s'occupent de la cueillette des fruits. Ces femmes de Mnasra ou des douars voisins viennent chaque jour pour remplir de nombreuses autres caisses de couleur verte. La ferme emploie 200 saisonnières uniquement pour la cueillette des fraises, 180 pour les myrtilles et 70 à 80 femmes, selon la production, pour la récolte des avocats, nous indique notre interlocuteur. Les saisonnières, cheville ouvrière de cette grande exploitation agricole, commencent leur journée à 7h30. Elles se rendent sous les nombreuses serres, en récoltant les fraises ayant atteint maturité. Coiffées de chapeau jebli ou de casquettes, elle restent la plupart du temps penchées sur les fraises plantées à même le sol jusqu'à 13 heures pour leur pause déjeuner. A 16h30, la journée de travail est terminée, elles rejoignent les bus qui les ramènent chez elles. Elles pourront toucher leur salaire dans une quinzaine de jours. Une fois les caisses sont remplies, c'est au tour des hommes de charger les camions et de les décharger à l'usine de transformation des fruits. C'est la deuxième grande étape du parcours de la fraise de Kenitra. Ici, dans l'usine, ce sont d'autres femmes qui vont s'occuper de l'équeutage des fraises, du tri sur plusieurs niveaux, du lavage et rinçage etc. La fraise est inspectée sous toutes ses coutures avant de finir dans des caisses oranges. Lavée, elle passe au séchage, et monte au premier étage, là où elle subit sa transformation finale. Selon la demande du client, soit elle restera entière, soit elle sera coupée en dés ou en rondelles. Elle sera surgelée à très basse température, jusqu'à -18 degrés, pour ensuite passer le dernier tri chez les femmes, avant de finir dans des sachets et caisses de 10 ou 20 kilogrammes. La fraise de Kenitra surgelée devra passer sous le détecteur de métaux pour ensuite être stockée dans des chambres froides et partir pour des contrées lointaines. Ce parcours là, cela fait une vingtaine d'années qu'elle le fait, faisant concurrence à d'autres variétés d'autres pays. La fraise de Kenitra, gorgée du soleil du Gharb, est particulièrement prisée pour son goût sucré et non acide.