La ville ocre accueille aujourd'hui et demain les travaux de la 52è session de la conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Cet événement, organisé conjointement par ONU-femmes et le ministère de l'Economie et des finances en marge de la 52è session de la COM2019 de la CEA, est axé sur le thème «Politique budgétaire, commerce et secteur privé à l'ère du numérique : une stratégie pour l'Afrique». L'occasion pour examiner les politiques fiscales nécessaires à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) dans le cadre du programme de développement durable à l'horizon 2030 et du programme de développement de l'Afrique, l'Agenda 2063, ainsi que le rôle du secteur privé à l'ère de l'économie numérique. Un communiqué de la CEA annonce que les séances plénières de la Conférence débuteront par un dialogue de haut niveau sur le thème de 2019, suivi de séances plénières portant sur une série de thèmes subsidiaires. Les débats, auxquels participeront des experts chevronnés et de haut niveau d'Afrique et d'ailleurs, et qui seront éclairés par les constatations les plus récentes figurant dans la note conceptuelle et les documents d'information techniques, sont censés aboutir à un consensus sur les domaines d'action prioritaires, ajoute la même source. Selon les experts, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine ont convenu que l'accord de la ZLECA devrait traiter les questions commerciales au-delà des frontières nationales. Les négociations de la phase II de la ZLECA sont structurées autour de trois thèmes à savoir, la politique de la concurrence, les droits de propriété intellectuelle et l'investissement. À cette fin, le rapport sur l'Indice d'intégration régionale en Afrique met l'accent sur les options permettant aux pays africains de tirer le meilleur parti de la phase II de la ZLECA. L'intégration continentale Au fait, le rapport représente une étape majeure dans l'intégration continentale et offre de nombreux avantages à tous. Il fournit également aux Etats membres une base de suivi des progrès au sein de leurs communautés économiques régionales respectives et sur le continent. Les résultats préliminaires du rapport de 2019 indiquent que l'intégration régionale en Afrique reste faible pour les cinq dimensions analysées à savoir, intégration commerciale, infrastructures régionales, intégration productive, libre circulation des personnes et intégration macroéconomique. Dans ce document, la CEA a fait une évaluation des tendances actuelles de l'intégration régionale en Afrique, axée plus particulièrement sur les progrès accomplis dans les domaines de la convergence macroéconomique, du commerce, des investissements et de l'intégration des marchés, la libre circulation des personnes et les infrastructures notamment celles des pays sans littoral qui s'inscrivent dans le cadre de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, la gouvernance, la paix et la sécurité et l'exploitation minière. Pour le Secrétaire général du ministère de l'économie et des finances du Maroc et président de la séance, Zouhair Chorfi, «aucun pays n'a réussi son économie en dehors de l'intégration régionale». «Notre défi, c'est de réussir la ZLECA et de faire en sorte que les engagements se traduisent par des pratiques», a indiqué Chorfi. Dans ce sens, le Secrétaire général du ministère de l'économie et des finances propose également que les investissements soient encouragés et que chaque région ait des projets intégrateurs. Pour sa part, le Directeur de la division de l'intégration régionale et du commerce de la CEA qui a présenté le rapport, Stephen Karingi, estime qu'«avec le nombre de pays qui ont signé et ratifié la ZLECA, il y a une réelle volonté politique». Dans sa présentation du rapport, Karingi a affirmé qu'en dépit de la création de la Zone de libre-échange, un certain nombre d'obstacles à l'intégration régionale subsistent, notamment le déficit d'infrastructures, la faiblesse des niveaux de convergence macroéconomique et la persistance des menaces contre la paix et la sécurité. Pour atteindre la convergence macroéconomique Le rapport estime qu'en dépit des progrès accomplis aux niveaux continental, régional et national, la réalisation de l'intégration régionale continue de se heurter à plusieurs obstacles. Il recommande une plus grande coordination est requise pour atteindre la convergence macroéconomique dans les commissions économiques régionales. «Les Etats membres doivent inclure les activités d'intégration régionale dans leurs stratégies nationales de développement en vue d'améliorer l'allocation des ressources humaines et financières et de la rendre plus efficace», recommande le rapport de la CEA sur l'évaluation des progrès de l'intégration régionale en Afrique. En ce qui concerne le commerce électronique, le document indique qu'il peut être considéré comme un moyen de surmonter certains obstacles liés au commerce comme les distances, mais pour mener à bien une telle initiative, il faut surmonter plusieurs autres obstacles tels que l'insuffisance des services postaux et des services logistiques, le manque de moyens de paiement crédibles et la faiblesse des taux de maîtrise de l'outil informatique et d'Internet. À cet égard, le rapport de la CEA propose aux pays africains de mener des politiques permettant de tirer le meilleur parti des avantages que présente la transformation numérique et de les répartir de façon équitable. Une stratégie continentale Leila Mokadem, représentante résidente de la Banque africaine de développement (BAD) au Maroc, a, pour sa part, insisté sur la voie à suivre, et qui consiste à «garantir que les institutions de financement injectent des ressources dans le développement des infrastructures afin de contrer les structures de production, la solution veuille que l'Afrique collabore dans le cadre d'une stratégie continentale». Pour rappel, les travaux de la 20è réunion du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique (MCR) et 3è réunion conjointe du MCR et de l'antenne régionale africaine du Groupe des Nations unies pour le développement durable, se sont ouverts, samedi, sous le thème « L'appui du système des Nations unies à l'Union africaine pour célébrer 2019, Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées : Vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique ». Organisée les 23 et 24 mars en marge de la 52ème session de la COM2019 de la CEA, cette réunion vise à servir de cadre à des tables rondes de haut niveau sur des questions liées au thème choisi afin de promouvoir les interactions et de contribuer à la résolution des problèmes liés aux réfugiés et aux personnes déplacées en Afrique.