Au cours des années 1980 et 2000 des clubs ont marqué le football européen. Que ce soit sur la scène européenne ou nationale, ces équipes étaient alors considérées comme des monuments. De Parme au Deportivo la Corogne, en passant par Belgrade, voici un retour sur les clubs mythiques de la période 1980-2000, qui sont tombés dans l'oubli. Les clubs qui composent ce classement ont raflé de nombreux titres durant cette période avant de disparaître de la scène au fil des années. Leeds United Leeds United team group 8 mai 2001. Leeds United joue sa qualification pour une finale de la Ligue des champions Face au Valencia de Gaizka Mendieta, le club du Yorkshire nourrit de grosses ambitions. Cette rencontre marquera la première d'une longue série de désillusions pour les supporters de Leeds United. Défait 3-0 sur la pelouse de Mestalla, cette affiche constitue encore à ce jour la dernière rencontre du club anglais disputée en C1. Leeds United n'est pas un club anodin dans le paysage footballistique britannique, étant pendant près d'une quinzaine d'années (1960 à 1975 environ) l'une des équipes les plus solides outre-manche. En effet, le club aux trois Premier League, deux coupes de l'UEFA et une Cup a connu trois périodes de prospérité évidente. L'une sous la baguette d'un entraîneur symbolique : Don Revie et de son « Dirty Leeds », un jeu basé sur le physique et le fameux Kick and Rush, l'autre emmenée par Eric Cantona sur le terrain et Billy Bremner -meilleur joueur de l'histoire du club du Yorshire et la troisième symbolisée par la demie de C1 en 2001. Cette dernière restera l'ultime épopée d'une équipe ayant connu son apogée avec un titre en 1992 pas loin de 20 ans après le mythe de la génération précédente. Une spirale déflationniste mortifère va faire basculer le club du Big 4 européen en 2001 à la League One en 2007 (D3 anglaise), en passant par une première relégation en Championship en 2004. Une chute abyssale qui donne naissance à l'expression « Doing a Leeds », qui sera notamment employée pour évoquer plus tard les difficultés éprouvées par d'autres club anglais. Parme FC Déclaré en faillite en 2015 et envoyé dans le purgatoire de la Serie D, Parme a su se relever en enchaînant trois montées en trois ans pour retrouver la Serie A. Un exploit que seul ce club pouvait réaliser. Quand l'on évoque le club de Parme, on pense tout de suite à de grands joueurs. Lilian Thuram, Gianluigi Buffon ou Fabio Cannavaro ont tous les trois porté ce maillot. On se remémore également la finale face à l'OM en 1999, synonyme de vainqueur de la Coupe UEFA. Tout ça est le côté magnifique de ce club. Mais il y a également une partie récente plus sombre. Durant les années 2000, le club italien fait face à de graves problèmes économiques. Un nouvel actionnaire arrive au club pour tenter d'irriguer ceci. Tommaso Ghirardi décide de racheter ce club en 2007. Mais les résultats ne suivent pas. Les Parmesans naviguent entre la Serie B et le ventre mou de la Serie A. L'actionnaire se retire et Parme est déclarée en faillite en mars 2015. La saison 2014-2015 se termine par une dernière place de Serie A. Être relégué en deuxième division aurait été un moindre mal. Mais ce n'est malheureusement pas le cas. La Ligue italienne décide de les reléguer administrativement en quatrième division à l'instar des Glasgow Rangers en Ecosse. Lorsque Parme s'est retrouvée en Serie D en juin 2015, il était inimaginable de penser que le club serait de nouveau en Serie A lors de la saison 2018-2019. Et pourtant. C'est bel et bien ce qui va se réaliser, avec la participation de plusieurs investisseurs, principalement locaux, qui ont décidé de racheter le club en 2015. Deportivo la Corogne Fini le temps des Bebeto, Makaay, Pandiani, Diego Tristan, Naybet et autres Djalminha. A seul Valeron fait figure de rescapé de cette époque dorée où la formation galicienne régnait en maître en Liga et affolait les plus grosses écuries d'Europe. Le Depor n'est plus que l'ombre de lui-même, et ce, malgré une demi-finale de ligue des Champions en 2004 (perdue face à Porto, futur vainqueur), dernier coup d'éclat du club. Si le Deportivo La Corogne fut proche d'obtenir le Graal à plusieurs reprises dans les années 90, c'est en 2000 que la consécration arrivera. Au terme d'une saison, ponctuée notamment de nombreuses surprises avec les relégations de l'Atletico Madrid et de Séville ou encore de la cinquième place du Real Madrid, le Super Depor (tel est désormais son surnom) finit cinq longueurs devant le FC Barcelone. Lors de cette saison, la série d'invincibilité au stade du Riazor face au Real Madrid se poursuit grâce à une victoire étincelante sur le score de 5-2. Vainqueur du championnat, le Depor s'impose également en SuperCoupe d'Espagne face à l'Espanyol Barcelone (2-0). Nothingham Forest Nottingham Forrest est un club mythique du football britannique et européen. Seule formation à détenir plus de Coupe des Clubs Champions que de titres nationaux, ou encore seul ancien vainqueur de la C1 évoluant en seconde division. L'équipe de la forêt de Sherwood, est, à l'image de Leeds United, l'un de ces géants anglais amèrement regretté. Esquisse de l'heure de gloire de ce club qui se cherche aujourd'hui un renouveau après une longue descente aux oubliettes. Créé en 1865, Forrest prend le statut professionnel sept ans plus tard. Néanmoins, il lui faudra plus d'un siècle pour enfin briller, en 1976-77 et sa montée en Football League. Brian Clough et son adjoint Peter Taylor (trop souvent oublié), qui à travers leurs tempéraments, leurs tactiques et leurs recrutements, vont marquer l'histoire de Nottingham Forrest. Huit titres de champion en une décennie. Dans la foulée de l'œuvre de Bill Shankly (1959-74), Liverpool FC trône sur le Royaume en ramassant au passage quatre Coupes d'Europe des clubs champions. Sauf qu'en 1977-78, un promu va rabattre la donne. Sur le banc de Forest, Brian Clough, manager charismatique et personnage haut en couleur, épaulé de son bras droit Peter Taylor. Après avoir fait des miracles à Derby County et s'être ramassé à Leeds, The Damned Utd entreprend alors le plus beau chapitre de son épatante carrière. Avec un titre anglais en 78 et deux coupes d'Europe en 79 et 80. L'Etoile Rouge de Belgrade Club de la jeunesse communiste, fondé en 1945, l'Etoile Rouge de Belgrade ou Crvena Zvezda est la première équipe slave de l'histoire à avoir remporté la Ligue des champions. C'était le 29 mai 1991, à Bari, au terme d'un match au suspens haletant et d'une séance de tirs aux buts cruelle face à l'Olympique de Marseille (0-0, 5 t.a.b. à 3). Finaliste malheureux de la Coupe UEFA en 1979, le club phare de Yougoslavie balayait les Waddle, Papin et autres Boli. À ce jour, aucune équipe slave n'a jamais réussi à égaler la performance des coéquipiers de Siniša Mihajlović, Robert Prosinečki et Dejan Savićević. Au moment où les joueurs de l'Etoile Rouge de Belgrade soulèvent le trophée, puis la Coupe intercontinentale en décembre 1991, le club est au faîte de sa gloire. Pourtant, la guerre incite déjà l'UEFA à ordonner au club de jouer ses matches de coupe d'Europe de la saison 1991-1992 sur terrain neutre. Porte-étendard d'un nationalisme serbe triomphant, l'Etoile Rouge est suivie par ses fidèles supporters. Cependant, à l'instar de la Yougoslavie elle-même qui sombre dans la guerre, l'Etoile Rouge passe en très peu de temps de meilleur club du monde à monument du patrimoine en péril. Ce brutal renversement tient principalement à deux raisons. D'abord, la chute du sytème communiste marque un bouleversement majeur dans le modèle des clubs. Un constat qui se retrouve partout ailleurs en Europe centrale et orientale où la décennie 1990 a vu des dizaines de clubs glorieux disparaître et d'autres être relégués dans les abîmes du football européen. L'arrêt Bosman de 1995 n'a fait qu'aggraver ce phénomène de concentration des richesses et des meilleurs joueurs dans les quatre principaux grands championnats d'Europe. Ce phénomène a coïncidé, en Serbie, avec les sanctions sportives votées à l'ONU en mai 1992, soit seulement un an après le triomphe de Bari. Celles-ci ont exclu les clubs serbes de toute compétition pendant trois saisons, avec des conséquences désastreuses.