Selon des sources syndicales, les Académies régionales d'éducation et de formation (AREF) ont décidé de retenir, sur le mois de février dernier, les salaires d'un grand nombre d'enseignants dans diverses écoles publiques. Des retenues soustraites proportionnellement aux jours de grève observés par ces enseignants. Les détails « La décision de ponctionner les salaires a été prise par les AREF après l'annonce de la Coordination nationale des professeurs contractuels de protester contre la prolongation de la durée des contrats imposées par le ministère de tutelle », annonce à Hespress FR une source syndicale, expliquant que cette mesure vise à dissuader les enseignants recrutés par contrat de s'engager dans de nouvelles formes de manifestation au cours du mois de mars. Et pour cause, ils rejettent une nouvelle annexe à leur contrat. La même source chiffre à plus de 55 000, le nombre d'enseignants ayant pris part aux marches et sit-in qui se sont déroulés durant le mois écoulé. Déclarant des journées de grève sur plusieurs points touchant différentes catégories d'enseignants et de fonctionnaires de l'Education nationale, les syndicats du secteur rejettent aujourd'hui une nouvelle décision du ministère de tutelle. « Il s'agit d'une annexe qui vise à transformer les enseignants d'un statut » sous contrat » en un « professeurs d'Académies régionales » durant un an seulement, sous le couvert du statut du personnel des AREF. Ce dernier souffre de plusieurs lacunes que le porte-parole du gouvernement a lui-même reconnues », explique notre interlocuteur. La Coordination nationale des « contractuels », soutenus par les syndicats de l'Education nationale restent convaincus que ce mode de recrutement par contrat serait « une tentative de supprimer le droit à la gratuité de l'enseignement au Maroc ». La « précarité » et « l'instabilité professionnelle » dans laquelle se retrouvent les enseignants contractuels est également mise en avant pour attester de « la fragilisation d'un secteur vital tel que l'éducation ». Le même corps protestataire se dit aujourd'hui « forcé » d'entamer une nouvelle semaine de grève à partir de ce lundi 4 mars, pressentant « une menace de mettre en échec l'année scolaire 2018-2019 ». Et un hashtag a été lancé en arabe sur les réseaux sociaux, avec comme slogan « l'embauche ou le blocage » . Contactée par Hespress FR, une source au sein de la Délégation régionale du ministère de l'Education nationale de Rabat affirme que la ponction salariale en cas de grève ne revêt aucun aspect disciplinaire mais qu'elle s'applique dans une logique « purement comptable » qui n'est soumise à aucune procédure particulière. « Dès lors qu'un enseignant affirme son entrée en grève pendant une période donnée, la retenue porte sur l'ensemble des jours concernant cette période, y compris sur les jours fériés et chômés », souligne notre source.