Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF Afrique du Nord) a lancé, mardi, un projet visant la mobilisation de la société civile pour renforcer le dialogue pour la résilience aux changements climatiques en Tunisie et au Maroc MS3C. Lancé depuis Tunis lors d'un atelier, le projet MS3C, financé par l'Agence Française de Développement (AFD) et la fondation MAVA, sera mis en place par le WWF Afrique du Nord en partenariat avec le WWF France et l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre AESVT du Maroc. Selon les initiateurs du projet, l'objectif principal est d'établir, d'ici 2021, un noyau d'acteurs associatifs actifs capable de mener des actions visant à renforcer la résilience aux changements climatiques, d'influencer à travers les plaidoyers sur les politiques et les stratégies nationales en matière d'adaptation aux changements climatiques, ainsi que de réaliser des actions et des projets concrets, mesurables et tangibles. Lutte contre les changements climatiques Le projet, qui sera mis en place au Maroc et en Tunisie, vise à rassembler, renforcer et former une trentaine d'associations, 15 pour chaque pays, œuvrant pour la lutte contre les changements climatiques en matière d'adaptation. Ces associations seront appelées à créer un réseau solide et solidaire pour mener un dialogue constructif avec les acteurs publics clés, dans une optique d'approprier des actions concrètes en terme d'adaptation aux changements climatiques sur trois écosystèmes vitaux à savoir l'eau, le littoral et les forêts. Le projet MS3C contribuera, durant ses trois années d'actions, à préparer et renforcer les capacités de la société civile à soulever le défi des changements climatiques. Il vise à faciliter l'appropriation des enjeux du dérèglement climatique au Maroc et en Tunisie autour des problématiques d'adaptation, de risques, d'impacts, de vulnérabilité et de résilience et former ces organisations sur le traitement actuel de ces enjeux au niveau international et des engagements relatifs des deux pays pour l'adaptation. Augmentation des événements climatiques extrêmes Il porte de même sur le renforcement de leur rôle d'acteur impliqué dans la gouvernance climatique, les capacités de la société civile à développer des techniques de plaidoyer et l'appui aux organisations de la société civiles à élaborer des positions communes à faire valoir avec les partenaires institutionnels pour l'adaptation autour des secteurs pertinents (Eaux, Littoral, Forêt) à plusieurs échelles de gouvernance et leur formation au montage de projets/activités pour l'adaptation afin de permettre une pérennisation de leur investissement sur le long terme. D'après le Fonds Mondial pour la Nature, la Tunisie, comme les autres pays de la Méditerranée, est considérée fortement vulnérable et touchée par les effets des changements climatiques avec une hausse des températures moyennes qui pourrait varier entre 2,1°C et 2,4°C à l'horizon 2050. Ce qui va engendrer l'élévation du niveau de la mer, l'augmentation des événements climatiques extrêmes, la perte de plusieurs espèces végétales, animales et marines, la dégradation des terres agricoles. En termes d'impact sur l'économie, la côte tunisienne est exposée à de fortes pressions du fait qu'elle accueille 76% de la population, 87% de l'activité industrielle et 80% de l'activité touristique. Cette exploitation, ajoute la même source, met à risque ses ressources naturelles et la durabilité du littoral.