L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a lancé le premier programme de suivi et de recensement des rapaces rupicoles diurnes au Maroc, avec le départ sur le terrain d'une expédition dans les territoires du Sahara atlantique. Dans un communiqué, l'UICN a indiqué mardi que cette première visite, qui a eu pour destination la région de Guelmin-Oued Noun et de Tan-Tan pour une durée de 4 jours, a permis d'identifier près de 25 couples reproducteurs sur ce territoire, y compris des espèces telles que l'aigle royal (Aquila chrysaetos), l'aigle de Bonelli (Aquila fasciata) ou le faucon lanier (Falco biarmicus). Les rapaces rupicoles diurnes comme le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii) ou le percnoptère d'Egypte (Neophron percnopterus) constituent, entre autres, les premières espèces cibles du programme de recensement et de suivi, dans la mesure où ils subissent de graves menaces telles que l'électrocution sur des lignes électriques ou l'empoisonnement, a précisé l'UICN. En effet, les données préliminaires suggèrent que les électrocutions représentent une menace importante dans cette région pour les rapaces reproducteurs et les migrateurs, comme cela avait déjà été révélé en 2016 dans le rapport sur la mortalité de rapaces par électrocution dans le sud-ouest marocain, a relevé la même source. 90 oiseaux électrocutés Sur les quelque 80 kilomètres de lignes électriques parcourues au cours de la semaine dernière, environ 90 oiseaux électrocutés ont été trouvés, permettant ainsi l'identification des supports les plus dangereux afin d'accélérer la mise en place de mesures de correction par les autorités et la société d'électricité. Développée dans le cadre du Programme Atlas, cette action a été lancée sous la coordination du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD), ainsi que du Centre de coopération pour la Méditerranée de l'UICN (UICN-Med) avec la collaboration du Gouvernement régional de l'Andalousie (Junta de Andalucia). Elle a été marquée par la participation de membres d'organisations non gouvernementales marocaines (Groupe Ornithologique du Maroc -GOMAC- et Association des Amis des Rapaces -ASARA-), et espagnoles (Grupo de Rehabilitación de la Fauna Autóctona y su Hábitat et Fundación Migres -GREFA- et la Junta de Andalucia). La participation d'experts et d'institutions des deux rives de la Méditerranée consolide un réseau d'échange d'expériences et de connaissances pour une gestion plus efficace de la conservation de la faune et prouve que la conservation de la biodiversité, plus spécifiquement des rapaces, ne connaît pas de frontières. Il s'inscrit dans le projet « Safe Flyways – reducing infrastructure-related bird mortality in the Mediterranean », financé par la Fondation Mava.