L'acquittement de Laurent Gbagbo, la démission « forcée » du président de l'Assemblée nationale… Le président ivoirien Alassane Ouattara a confié ses impressions et a commenté les récents faits d'actualité qui ont marqué la Côte d'Ivoire. Dans un entretien exclusif accordé à RFI en marge du sommet de l'Union Africaine, le président ivoirien Alassane Ouatarra qui a succédé à Laurent Gbagbo a répondu à des questions sensibles de l'actualité ivoirienne, à l'instar de l'acquittement par la Cour Pénale Internationale (CPI) de l'ancien président sur lequel pesaient de lourdes accusations de « crimes contre l'humanité » à cause de la crise post-électorale. « Quelqu'un doit bien être responsable » « Aucune réaction de ma part », a dit Alassane Ouattara quand il a appris le verdict de la CPI concernant son prédécesseur qui ne voulait pas lâcher le pouvoir au lendemain des élections présidentielles. « C'est un procès qui continue », a ajouté le chef d'Etat. La crise post-électorale de 2011 en Côte d'ivoire, a fait au moins 3.000 morts dans les heurts, plusieurs femmes ont été violées, des personnes persécutées et maltraitées. Réagissant à ce constat édifiant, le président a déclaré, sans nommer de nom, que « quelqu'un doit bien être responsable de ces 3 000 morts. J'espère que la justice fera la lumière sur cela. C'est ce que les victimes demandent », a-t-il dit. Pour lui, le temps dira comment cette affaire se terminera, mais il estime ne pas avoir « d'avis » sur la question portée devant la CPI. Guillaume Soro, une démission naturelle Concernant le démission de Guillaume Soro de l'Assemblée nationale, le chef d'Etat a dit avoir beaucoup d'« estime » pour l'homme qu'il « considère » comme l'un de ses fils. Mais selon lui, les courants de deux hommes sont différents. Niant avoir poussé Guillaume Soro à la démission, le président a considéré que le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, le parti au pouvoir, Ndlr) comme un parti « libéral social », l'ex-patron de l'Assemblée nationale qui fut également ex-Premier ministre, lui se voyait plutôt « marxiste ». De ce fait, n'ayant pas sa place au RHDP, Guillaume Soro ne pouvait plus être patron du Parlement car, « le RHDP est largement majoritaire, pratiquement les deux tiers du Parlement. Il faut bien que le président du Parlement soit issu du RHDP », a déclaré Alassane Ouattara. Il ne considère pas son ex-Premier ministre comme un opposant, mais « un jeune homme avec qui je maintiendrai les rapports que j'ai toujours eus », a-t-il dit.