C'est un reportage qui n'arrange pas les affaires de Saâd Lamjarred, bien au contraire. « Star et violeur? » diffusé dans le magazine « Sept à Huit » sur TF1 accable le chanteur marocain. Entre nouvelles accusations de viol, achat de silence ou encore plaintes non enregistrées, c'est une affaire qui fait couler beaucoup d'encre. Dans cette vidéo d'une durée de 20 minutes, le magazine revient dans un premier temps, sur les démêlés judiciaires de la pop star, avant de mettre l'accent sur de nouvelles révélations. Accusé de viol sur une jeune femme française, en août dernier, dans un hôtel de Saint-Tropez, Lamjarred est présenté comme « un homme puissant, protégé dans son pays », « roi de la pop » et « véritable star au Maroc et au Moyen-Orient ». Sa première victime présumée, Laura Prioul accepte de témoigner une fois de plus devant les caméras. Larmes aux yeux, elle raconte sa nuit cauchemardesque avec l'interprète de « Casablanca », le 26 octobre 2016, là où les problèmes ont commencé pour l'artiste. « Il est devenu violent et je me suis pris un coup dans le visage. (...) Plus il faisait de mal et plus ça lui faisait plaisir. (...) A un moment c'est redevenu une personne gentille qui m'a demandé pourquoi je saignais », explique-t-elle. Quatre autres jeunes femmes racontent Malgré avoir reçu plusieurs menaces depuis sa vidéo où elle dénonce son viol par le chanteur, Laura Prioul affirmé avoir reçu le témoignage de deux victimes présumées, une Marocaine et une Algérienne qui auraient vécu la même chose qu'elle. La première affirme avoir été violée en 2015 « dans un hôtel à Marrakech » alors que la seconde raconte avoir été agressée à Paris en octobre 2017, chez un ami du chanteur. « Il a pris ma virginité, pour cette raison je ne peux pas en parler. Je pense au suicide parce qu'il m'a détruit et détruit ma vie », peut-on lire sur l'un des messages reçu par Laura. Plus encore, la victime présumée raconte que lors de sa sortie de l'hôpital, le médecin lui avait donné un certificat à transmettre à la police, qui aurait immédiatement appelé et menacé son père. A visage couvert une troisième jeune femme également d'origine marocaine accepte de parler de son passif avec le chanteur marocain devant les caméras de TF1. Surnommée « Sara » par les journalistes, elle raconte l'avoir rencontré en 2015, lors d'une soirée à Casablanca, avant de se retrouver seule avec lui dans sa garçonnière. Elle affirme avoir été violée à trois reprises. Tout comme Laura Prioul, elle décrit l'humeur de son agresseur changeante, de la violence à la douceur. Des plaintes refusées par la police marocaine Après sa nuit effroyable avec le chanteur, « Sara » aurait déposé plainte, mais tout ne s'est pas passé comme elle le pensait. « Quand je suis allée au commissariat, avec les bleus partout sur le visage, et un peu de sang qui sortait de ma bouche, la première chose qu'on me dit : Ah bon c'est la star qui vous a fait ça? », déclare-t-elle dans un premier temps avant d'expliquer qu'elle se serait retrouvée devant un policier qui lui demande si elle était « vierge », avant le viol présumé. Cette dernière raconte ensuite que les policiers marocains n'auraient pas pris sa plainte, les avocats qu'elle aurait rencontré ont refusé de la défendre et que le gynécologue n'aurait pas voulu l'ausculter. « Je me suis sentie pas respectée du tout et extrêmement salie », ajoute-elle. Le reportage met en avant un dernier témoignage, celui d'une Franco-marocaine qui raconte avoir porté plainte contre le chanteur en novembre 2016, pour une affaire qui daterait de 2015 à Casablanca, avant de se rétracter sous la pression de sa famille qui craignait « un scandale ». "Il faut que tu retires ta plainte, continue de la fermer", lui demande un de ses parents, "contrairement à sa victime parisienne, toi tu es aussi Marocaine et tu es la seule responsable de ce qu'il t'est arrivé". Sa mère l'aurait même menacée pour qu'elle retire sa plainte. Des affaires étouffés par son entourage Ce reportage nous apprend également que les proches de Lamjarred auraient tenté d'acheter le silence de certaines de ses victimes. Il y a deux ans, la presse américaine évoque un arrangement financier avec une jeune New-Yorkaise, une cinquième victime supposée qui a accusé le chanteur de l'avoir violé il y'a 6 ans. En mai 2016, la Cour Suprême de New York abandonne les poursuites. Laura se dit elle aussi victime des proches de la pop star qui auraient tenté d'acheter son silence, notamment de la part de jeunes saoudiens qui lui auraient proposé des sommes d'argent vertigineuses pour retirer sa plainte et « laisser Saâd tranquille ». Dans l'affaire de Saint-Tropez, il aurait également été question d'argent. Selon une source proche de l'enquête citée par le reportage, la saisonnière aurait reçu une proposition similaire, avec 100.000 euros à la clé. Contacté par Sept à Huit, Saâd Lamjarred aurait refusé de donner sa version des faits, en réfutant toutes les accusations dont il fait l'objet. Selon lui, ses relation avec Laura Prioul et la jeune femme de Saint-Tropez étaient consenties.