Gilets Jaunes, Bonets Rouges, Foulards Rouges et les nombreuses manifestations qui perturbent la France ces derniers mois, laissent le gouvernement sur le qui-vive. Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner a annoncé son intention de poursuivre en justice l'une des figures du mouvement « Gilets Jaunes » Eric Drouet. Mais pas que, le gouvernement a également proposé une loi « anti-casseurs » aux députés à l'Assemblée nationale, afin de maintenir la possibilité de fouiller les personnes souhaitant participer à une manifestation sur un périmètre défini. Les détails. Eric Drouet, chauffeur routier et l'une des figures les plus en vue des contestataires du mouvement Gilets Jaunes, a partagé sur la page Facebook « La France en colère !!! » un appel à un « soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles nécessaire ». Une initiative qui intervient suite aux nombreuses blessures infligées aux manifestants et plus particulièrement à Jérôme Rodrigues qui a été gravement blessé à l'œil lors de l'acte 11 des GJ sur la place de la Bastille. Lors d'une interview accordée à Jean Jacques Bourdin, mardi 29 janvier, sur BFM TV, Castaner a dénoncé l'appel d'Eric Drouet qu'il a interprété comme une incitation à prendre les armes. « C'est quoi les moyens utiles et nécessaires auxquels il pense ? Les boules de pétanques jetées sur les policiers c'est déjà fait, les pavés c'est déjà fait, les cocktails Molotov c'est déjà fait», s'est indigné Christophe Castaner. Et d'ajouter : « Vous savez qu'il est poursuivi en justice et qu'il sera jugé sur ces sujets. Et effectivement cette dernière déclaration relève à mon sens d'une infraction pénale. Nous ferons un article 40 pour cela pour que le procureur décide s'il veut le poursuivre ou pas. » En réponse à la question de Jean Jacques Bourdin sur l'intention du ministre de l'intérieur de déposer plainte contre Eric Drouet et son mouvement, la réponse de Christophe Castaner était catégorique « Mais bien sûr ! Vous vous rendez compte qu'il demande à utiliser de nouvelles armes ! ». Quel sont les "moyens utiles et nécessaires" dont parle Monsieur Drouet ? Les boules de pétanque jetées sur les policiers, c'est déjà fait. Les pavés, c'est déjà fait. Les cocktails Molotov, c'est déjà fait. pic.twitter.com/j1gwWs2KZ5 — Christophe Castaner (@CCastaner) January 29, 2019 Mais Jean-Luc Mélenchon n'est pas du même avis que le ministre de l'intérieur. Il crie au « Scandale » sur son compte Twitter où on peut lire « La dérive autoritaire du régime se durcit. Castaner veut poursuivre Eric Drouet pour délit d'opinion. La monarchie présidentielle veut des lettres de cachet. ». La loi « anti-casseurs » proposée aux députés largement amendée Hier mardi 29 janvier, le gouvernement a proposé une loi « anti-casseurs » devant les députés lors de l'Assemblée nationale afin de maintenir la possibilités de fouiller les personnes souhaitant participer à une manifestation sur un périmètre défini. « Chaque semaine, une petite minorité de brutes menace, vise, attaque. La violence ne doit pas devenir la norme, le droit de manifester doit être protégé, pas pris en otage, le calme et la sécurité peuvent être restaurés », a déclaré Christophe Castaner dans l'hémicycle. Et d'ajouter « Prévenir les violences, donner aux forces de l'ordre les moyens d'agir et renforcer les sanctions contre les personnes violentes, en constituent le triple objectif. ». Le gouvernement a donc remis en chantier dans l'urgence (suite aux violences commises par les GJ) une proposition de loi, déposé en juin 2018 par le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau et déjà votée par le Sénat, qui vise à prévenir les violences en marges des manifestations et à sanctionner les auteurs. Mais le texte proposé par le gouvernement a été largement amendé par la commission des lois de l'Assemblée nationale et contesté même au sein de la majorité présidentielle. En effet, l'article 1 relatif à la mise en place de fouilles pour autoriser l'accès à un périmètre déterminé de manifestation, que Christophe Castaner veut maintenir, a été supprimé par la commission suite à la demande des députés de la République en Marche (LREM). L'article autorisant les ministres de l'Intérieur et de la Justice à mettre en œuvre un traitement automatisé des données concernant les personnes faisant l'objet d'une interdiction de manifester, a aussi été supprimé. Pourquoi la majorité au sein de l'Assemblée nationale s'oppose-t-elle à loi « anti-casseurs » ? Ses députés jugent ses mesures liberticides. ? En direct | Examen de la proposition de loi prévention des violences lors des manifestations.#DirectAnhttps://t.co/5eQ0XbGEIZ — Assemblée nationale (@AssembleeNat) January 29, 2019