L'Assemblée nationale française a approuvé, mardi 5 février, la loi controversée contre les manifestations et les « casseurs » qui prévoit des peines d'emprisonnement et de lourdes amendes. Cette loi est largement critiquée. Le texte de loi prévoit la possibilité d'interdiction de manifester par décision des préfets et une peine d'emprisonnement de six mois et 7.500 d'euros d'amende en cas d'infraction à l'interdiction. Outre l'interdiction, la proposition de loi donne également le droit de fouilles au corps par les forces de l'ordre pour trouver armes ou objets « pouvant servir d'arme » et applique le principe du « casseur-payeur », sans oublier l'interdiction de dissimulation de visage et le fichage des casseurs. Déjà approuvé par les sénateurs en octobre, le texte de loi a été approuvé par 387 voix pour, 92 contre et 74 abstentions en première lecture à l'Assemblée national. Il doit retourner au Sénat le 12 mars pour une deuxième lecture. Le gouvernement cherche à faire entériner cette loi le plus vite possible pour palier à la crise des gilets jaunes. Le gouvernement français a tenté par plusieurs moyens de mettre un terme au mouvement des gilets jaunes qui dure depuis plus de deux mois et demi, en vain. Ni la menace, ni la violence, ni le dialogue n'aura suffit à calmer les ardeurs des manifestants qui investissent les rues de toute la France chaque samedi pour de nouveaux actes de contestation sociale. Largement critiquée, cette loi est perçue par les experts, notamment des avocats, comme un recours d'urgence du gouvernement. Pour la gauche, ce texte de loi est un « liberticide » contre le premier pilier de la devise de République française (Liberté, Egalité, Fraternité).