Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gueterres a appelé, jeudi 24 janvier, au « dialogue » au Vénézuela secoué par une tentative de putsch contre le président Maduro et des manifestations réprimées dans le sang. « Nous espérons que le dialogue soit possible pour éviter une escalade menant à un conflit qui serait un désastre pour la population du pays et pour la région », a déclaré Antonio Guterres lors d'une interview diffusée via Facebook, commentant les derniers événements ayant eu lieu au Venezuela. Mercredi 23 janvier, journée symbole de la démocratie au Venezuela, le président du Parlement Juan Guaido s'est auto-proclamé « président » du pays par intérim. En cette journée historique, date anniversaire de la chute de la dictature de Marcos Peres Jimenez en 1958, le principal opposant de Nicolas Maduro a prêté serment devant une foule composée de ses partisans à Caracas où il a invoqué le Constitution du pays pour se nommer chef de l'Etat. « Aujourd'hui, 23 janvier 2019, en tant que président de l'Assemblée nationale, invoquant les articles de la Constitution Bolivarienne de la République du Venezuela,(…) devant Dieu tout puissant, le Venezuela, et avec tout le respect de mes collègues et membres de la Table de l'Unité… je jure d'assumer formellement les compétences du pouvoir exécutif national , en tant que président en charge du Venezuela pour parvenir à l'arrêt de l'usurpation du pouvoir, un gouvernement de transition, et des élections libres », a déclaré le plus jeune président du Parlement qui a été élu le 5 janvier dernier à 35 ans. Après avoir prêté serment, une avalanche de réactions internationales se sont abattues. La plupart des pays d'Amérique se sont rangés du côté de Juan Guaido, notamment le président américain Donald Trump qui s'est empressé de témoigner son soutien par Twitter. « Les citoyens du Venezuela ont trop longtemps souffert du régime illégitime de Maduro. Aujourd'hui, j'ai officiellement reconnu le président par intérim du Venezuela, Juan Guaido, au fauteuil présidentiel », a déclare le président américain. The citizens of Venezuela have suffered for too long at the hands of the illegitimate Maduro regime. Today, I have officially recognized the President of the Venezuelan National Assembly, Juan Guaido, as the Interim President of Venezuela. https://t.co/WItWPiG9jK — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 23, 2019 Dans un discours semblable, le président français Emmanuel Macron a tweeté qu' »après l'élection illégitime de Nicolás Maduro en mai 2018, l'Europe soutient la restauration de la démocratie. Je salue le courage des centaines de milliers de Vénézuéliens qui marchent pour leur liberté », a-t-il soutenu. Une déclaration qui a provoqué une réaction des plus ironiques de la part de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la gauche radicale en France. « #Macron, aux côtés de #Bolsonaro et #Trump, approuve la remise en cause de l'élection présidentielle… et encourage ceux qui manifestent contre le président élu pour le destituer. Mais c'est au #Venezuela. Un drôle de modèle ! », a écrit sur Twitter le patron de la France insoumise. Pour sa part, le Kremlin a fait savoir, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, que la Russie estime que Nicolas Maduro était le «président légitime du Venezuela», et dénonce toute ingérence étrangère. Pour Madrid, « l'unique » solution pour mettre un terme à cette situation qui a causé la mort de plusieurs vénézuéliens, c'est de lancer des élections présidentielles anticipées. En attendant, Nicolas Maduro reste dans l'attente du soutien « militaire » de l'armée qui a déjà témoigné son soutien au pouvoir en place.