Dix ans plus tôt! Déjà dix ans! S'asseoir pour regarder les lions de l'Atlas a été un dur labeur pour les Marocains. La sélection proposait un jeu déplaisant à regarder, la cuisine interne était souvent sous tensions et tiraillements. C'est un retour en arrière à l'époque où les défaites de l'équipe nationale étaient l'inspiration des memes et trolls sur la toile. Stade d'honneur en mars 2009, l'ambiance était grandiose pour accueillir le premier match de la qualification en coupe du monde 2010. C'était l'opportunité ultime pour les Lions afin de se réconcilier avec leurs supporters. Le duo Fethi Jamal-Roger Lemerre a décidé de jouer à Casablanca, le champion d'Europe et d'Afrique a subi la colère des Casablancais qui ont l'habitude des sucés de leurs équipes. Mené 0-2 à la mi-temps par un Gabon qui formait une nouvelle génération dont la pépite de cet époque, Pierre-Emerick Aubameyang, ce n'était pas prévisible par les spectateurs présents. En retournant des vestiaires, les Lions et le staff ont eu droit à « l'appréciation" des Casablancais, avec des jets de bouteilles et de projectiles en tous genres. Ce match a marqué la fin d'une ère à la sélection, le Maroc n'est plus une équipe effrayante, par conséquent après un autre résultat décevant contre le Togo (0-0), les démissions en série ont été la solution. Nawal El Moutawakel ministre de la Jeunesse et des Sports, Hosni Benslimane président de la FRMF, et Roger Lemerre, ont quitté le navire qui prenait l'eau. Les débâcles n'en finissaient pas, la fédération qui semblait déboussolée a aligné quatre entraîneurs sur le banc, il s'agissait de Hassan Moumen, Jawad Sellami, Abdelghani Naciri et Housine Ammouta. Les Marocains surnomment ironiquement cet époque par «la formule quadruple», en référence à une publicité d'un Yaourt. En effet ce changement a empiré la situation, puisqu'on est sorti de la double course en coupe du monde et la CAN très tôt pour que le Cameroun se qualifie. Dans la même poule, les Lions n'ont pas pu aller en coupe d'Afrique, une première depuis 1998. La dégringolade n'a pas cessé de prendre effet, le Maroc est relégué en 70e position, dans l'une des pires années footballistiques du football national.