Ce samedi n'est pas comme les autres, Séville s'apprête à vibrer au rythme du plus grand classico du football. Au stade de La Cartuja, le FC Barcelone et le Real Madrid s'affrontent dans une finale de Coupe du Roi aux allures de revanche historique. Le 8e Classico pour décrocher le trophée, avec les Madrilènes en tête 4 victoires à 3. Au 21e siècle, chaque finale entre les deux géants de cette compétition s'est soldée par un triomphe madrilène. Dans les mémoires catalanes, les défaites de 2011 et 2014 restent vives, notamment la dernière marquée par le sprint légendaire de Gareth Bale, laissant Marc Bartra derrière lui et une Catalogne meurtrie. Une 32e « Copa del Rey » pour Barcelone ou une 21e pour Madrid : l'enjeu est de taille ! Premier acte vers le triplé ? Le défi s'annonce délicat pour Barcelone, privé de Robert Lewandowski et dans l'incertitude autour de Baldé. Le parcours jusqu'à la finale n'a pas été de tout repos pour le FC Barcelone. Les Catalans ont d'abord survolé les quarts de finale en infligeant une lourde défaite à Valence sur la pelouse de Mestalla, avant de signer une nouvelle « remontada » spectaculaire face à l'Atlético de Madrid en demi-finale. Selon les informations de Radio Catalunya, Hansi Flick a affiché dans le vestiaire une phrase devenue un véritable mot d'ordre : « On va gagner le triplé ». La finale de ce samedi s'annonce ainsi comme une étape décisive vers ce rêve, et pourrait permettre au Barça de décrocher un deuxième trophée cette saison, après la Supercoupe. Si la victoire contre Majorque a rassuré le leader de La Liga, la menace que représente le Real Madrid reste d'un tout autre calibre. Hansi Flick pourrait aligner Dani Olmo et le jeune Gérard Martin pour combler les absences. Le Barça, avec 31 trophées, reste le club le plus titré de la compétition, son dernier sacre remontant à 2021. Ce soir, le leader de La Liga défie le Real pour affirmer sa domination et infliger à son rival une troisième défaite cette saison. Avec une seule défaite en 2025, les coéquipiers de Lamin Yamal partent légèrement favoris, mais en finale, les pronostics n'ont jamais le dernier mot. La renaissance du Roi en finale ? Côté madrilène, la pression est à son comble. Éliminés en quart de finale de la Ligue des Champions par Arsenal, les hommes de Carlo Ancelotti n'ont plus droit à l'erreur. En Liga, avec quatre points de retard sur le leader, le Real n'a plus son destin entre ses mains dans la course au titre, et un échec samedi pourrait signifier une saison blanche. La pression reste donc maximale sur les épaules de Carlo Ancelotti. Une nouvelle défaite, ce samedi, pourrait sceller définitivement le sort du technicien italien sur le banc madrilène, alors que les rumeurs sur son départ imminent enflent dans les coulisses du Bernabeu. Le Real Madrid a tracé sa route vers la finale sans encombre majeure, à l'exception d'un retour tendu face à la Real Sociedad en demi-finale. Une tête décisive d'Antonio Rüdiger a alors permis aux Merengues d'arracher leur ticket pour le dernier acte de la compétition. Troisième club le plus titré de la Coupe du Roi, derrière le FC Barcelone et l'Athletic Bilbao, le Real ne faisait plus de cette épreuve une priorité. Mais lorsqu'une finale oppose Real Madrid à son éternel rival catalan, la donne change. La perspective de prendre une revanche symbolique après les deux défaites cuisantes de cette saison enflamme « le club royal » Cette saison, le FC Barcelone a infligé une sévère leçon à son éternel rival madrilène, s'imposant 5-2 en finale de la Supercoupe. Un affront doublé d'une déroute humiliante en Liga, où les Merengues se sont inclinés 0-4 à domicile. Mais depuis ce double camouflet, le géant madrilène a redressé la barre. Figure de proue de ce renouveau, Kylian Mbappé a retrouvé son efficacité redoutable et les coéquipiers du capitaine de l'équipe de France ont surmonté les fragilités du début de saison. Coup de théâtre autour de l'arbitrage À la veille du grand choc de la Coupe du Roi, la conférence de presse de Ricardo de Burgos Bengoetxea, arbitre désigné pour la finale, a déclenché une vive polémique. Visiblement ému, Burgos a fondu en larmes, évoquant les attaques subies par sa famille, notamment son fils, en raison de son métier. La situation a été exacerbée par la diffusion, jeudi dernier, de vidéos critiques à son encontre sur la chaîne officielle du Real Madrid. En réponse à ses déclarations, le club madrilène a décidé de suspendre sa participation à tous les événements officiels d'avant-match, y compris la conférence de presse, l'entraînement du soir, la séance photo et les activités institutionnelles prévues. La tension est montée d'un cran, le Real Madrid a demandé le remplacement de l'arbitre, reprochant à De Burgos plusieurs erreurs lors du dernier Clasico en Liga, en octobre 2024, au stade Santiago-Bernabéu, alors qu'il officiait à la VAR. En réponse à la polémique, Luis Medina Cantalejo, président du Comité des arbitres, a affirmé que la désignation de De Burgos était maintenue. Alors que les rumeurs d'un possible forfait merengue enflaient, le Real Madrid a mis fin aux spéculations ce vendredi en publiant un communiqué officiel. Le club confirme sa présence pour disputer la finale. Un épilogue qui soulage les passionnés de football, impatients de voir se jouer le plus grand classico du monde. Quel géant espagnol prendra sa revanche samedi soir ? Verdict à 21h. *Journaliste marocain basé à Paris