L'Organisation SHOAA suit avec une inquiétude grandissante l'augmentation alarmante des discours de haine, du racisme et de l'incitation à la violence visant les migrants originaires d'Afrique subsaharienne en Algérie. Cette situation se développe dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre l'Algérie et la République du Mali, exacerbant les tensions sociales et politiques, explique la même source. Dans son récent communiqué, l'organisation souligne la propagation rapide de ces discours haineux, notamment sur les réseaux sociaux, où ils connaissent une large diffusion. Ces discours sont parfois relayés par des personnalités politiques ou publiques, ce qui contribue à leur légitimation et à leur banalisation dans l'espace public. SHOAA considère que cette dynamique est d'une gravité extrême, car elle alimente de manière dangereuse les sentiments de haine et de discrimination, perturbant ainsi la cohésion sociale et menaçant la paix civile. « SHOAA condamne fermement toutes les formes de racisme et de discours de haine, affirmant que toute incitation à la violence ou à la haine fondée sur la couleur, l'origine ou le statut juridique constitue une violation flagrante des principes des droits humains. L'organisation rappelle que la protection de la dignité humaine est une responsabilité collective, qui ne saurait faire l'objet d'instrumentalisation politique« , peut-on lire dans le communiqué. L'organisation met également en lumière la situation de grande vulnérabilité des migrants africains en Algérie, qui vivent dans des conditions précaires et font face à de nombreuses discriminations. « Les cibler dans le discours public représente non seulement une menace directe pour leur sécurité, mais également un manquement grave aux engagements internationaux de l'Algérie, en particulier la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale« , affirme la SHOAA. Dans ce contexte, SHOAA appelle les autorités algériennes à agir de manière urgente pour endiguer cette incitation à la haine, tant dans les médias que sur les réseaux sociaux. L'organisation exige également que les autorités garantissent la protection, la sécurité et les droits des migrants africains, en conformité avec les lois nationales et les conventions internationales pertinentes. Enfin, elle réclame que toute personne incitant à la haine ou appelant à des expulsions forcées en dehors du cadre légal soit traduite en justice. L'Organisation SHOAA appelle aussi les institutions internationales à intervenir pour surveiller de près la situation en Algérie et apporter un soutien aux migrants et réfugiés africains. Elle demande à l'Organisation des Nations Unies (ONU), au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ainsi qu'aux autres organisations internationales de défense des droits de l'homme, d'agir rapidement pour fournir les mécanismes nécessaires à la protection de ces populations vulnérables. SHOAA insiste sur la nécessité pour l'Algérie de respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains, afin d'éviter que cette situation ne dégénère davantage et ne porte atteinte à la dignité des migrants africains présents sur son territoire.