Le Bulletin Mensuel de Statistiques des Finances Locales pour décembre 2024, publié par la Trésorerie Générale du Royaume, révèle une augmentation notable des recettes et des dépenses des collectivités territoriales. Ce rapport met en lumière les principales tendances budgétaires, avec une hausse des recettes ordinaires de 14,8% et une augmentation des dépenses d'investissement de 15,3% par rapport à l'année précédente. Les recettes ordinaires des collectivités territoriales ont atteint 53,1 milliards de dirhams (MMDH) à fin décembre 2024, enregistrant une croissance de 14,8% par rapport à 2023. Cette augmentation est principalement due à la hausse des impôts directs et indirects. Les impôts directs ont augmenté de 23,1%, notamment grâce à la taxe de services communaux (+43%), la taxe professionnelle (+6,7%) et la taxe d'habitation (+32,9%). Les impôts indirects ont également progressé de 19,5%, portés par la part des collectivités territoriales dans la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la taxe sur les contrats d'assurance. Cependant, les recettes non fiscales ont diminué de 6,9%, principalement en raison de la baisse des subventions (-19,3%) et des fonds de concours (-5,3%). Malgré cela, les recettes fiscales transférées par l'État représentent 51,3% des recettes globales des collectivités territoriales, soulignant l'importance des transferts financiers de l'État dans le financement des collectivités locales. Les dépenses ordinaires ont augmenté de 4,5%, atteignant 27,9 milliards de dirhams. Cette hausse est principalement due à l'augmentation des dépenses de biens et services (+6,5%) et des charges en intérêts de la dette (+8,1%). Les dépenses de personnel ont également augmenté de 1,9%, reflétant une légère progression des salaires et indemnités. Les dépenses d'investissement ont quant à elles bondi de 15,3%, passant de 15,5 milliards de dirhams en 2023 à 17,8 milliards de dirhams en 2024. Cette augmentation est principalement attribuable aux programmes nationaux, qui ont vu leurs dépenses augmenter de 52,8%, ainsi qu'aux subventions et aux travaux neufs. L'exécution des budgets des collectivités territoriales a dégagé un excédent global de 10,2 milliards de dirhams à fin décembre 2024, contre 6,1 milliards de dirhams un an auparavant. Cet excédent est destiné à couvrir les dépenses engagées et devant être payées au cours de l'année 2025. Les excédents globaux cumulés des années antérieures et de 2024 s'élèvent à 59,1 milliards de dirhams, destinés à financer les dépenses de fonctionnement et d'équipement. La répartition des recettes et des dépenses par région montre une forte concentration dans six régions, qui représentent 73,3% des recettes et 73,6% des dépenses. La région de Casablanca-Settat arrive en tête avec 21,6% des recettes et 22,3% des dépenses, suivie de Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi. Les communes, quant à elles, représentent 73,9% des recettes globales des collectivités territoriales, avec des ressources transférées constituant 50,3% de leurs recettes. Les régions, en revanche, dépendent fortement des ressources transférées, qui représentent 90,7% de leurs recettes.