Un tribunal de Séoul a rejeté une deuxième demande des enquêteurs visant à prolonger la période de détention du président Yoon Suk Yeol, actuellement soumis à une procédure de destitution pour sa tentative d'instaurer la loi martiale, rapporte dimanche l'agence de presse Yonhap. La Cour centrale du district de Séoul a confirmé sa position en invoquant des « motifs similaires » à ceux ayant justifié un premier refus émis la veille, selon un responsable du Parquet cité par Yonhap. L'équipe spéciale d'investigation du Parquet espérait maintenir la détention provisoire de Yoon jusqu'au 6 février. Toutefois, la Cour a rejeté la demande, jugeant peu nécessaire que le Parquet « complète » l'investigation déjà menée par le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO). Le CIO, qui ne dispose pas de l'autorité légale pour engager des poursuites, avait transmis le dossier au Parquet cette semaine. Ce dernier affirme manquer de temps pour interroger Yoon, accusé de non-coopération lors des précédentes auditions. Face à ce nouveau refus, le Parquet doit décider rapidement s'il inculpe Yoon Suk Yeol pour le maintenir en détention ou s'il doit le libérer lundi dans le cas contraire. Yoon (64 ans) a été suspendu de ses fonctions après sa destitution par l'Assemblée nationale le 14 décembre dernier. Il a été arrêté le 15 janvier et fait face à de graves accusations d'insurrection et d'abus de pouvoir, en lien avec sa brève imposition de la loi martiale début décembre. Les enquêteurs lui reprochent notamment d'avoir déployé des troupes à l'Assemblée nationale après avoir décrété la loi martiale dans la nuit du 3 décembre, dans une tentative présumée d'empêcher les parlementaires de voter contre ce décret. Son sort repose entre les mains de la Cour constitutionnelle, qui a formellement lancé, le 14 janvier, son procès en destitution. La Cour a jusqu'à la mi-juin pour décider de l'avenir de Yoon Suk Yeol, qui demeure officiellement président en attendant le verdict. Si la Cour valide la destitution, une élection présidentielle devra être organisée sous 60 jours. Dans le cas contraire, Yoon Suk Yeol retrouvera ses fonctions.