Le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné l'incarcération de deux personnalités influentes : Mohamed Karimine, surnommé « l'empereur de Bouznika« , ancien député, et Abdelaziz El Badraoui, ancien président du club Raja Casablanca. Ils ont été placés en détention à la prison locale d'Aïn Sebaâ « Oukacha« , suite à leur arrestation. Cette décision est survenue aux petites heures du matin ce vendredi, à la suite des interrogatoires des accusés dans une affaire de détournements présumés liés au contrat de propreté de la commune de Bouznika, dont Karimine était le président avant d'être révoqué par le ministère de l'Intérieur. Le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca a requis leur placement en détention provisoire après les avoir déférés devant le juge d'instruction, à l'issue de longues heures d'audition. Précédemment, le procureur général avait décidé de pousser l'enquête plus loin en confiant le dossier à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour continuer l'interrogatoire des accusés. Selon les informations recueillies par Hespress, les deux principaux accusés ont donné des déclarations contradictoires devant le procureur général, ce qui a justifié leur placement en garde à vue afin d'approfondir l'enquête. Ils ont été interrogés sur leur présumée implication dans des détournements concernant le contrat de gestion déléguée du secteur de la propreté, conclu avec la société « Ozone« , appartenant à El Badraoui, et signé avec la commune de Bouznika pendant le mandat de Karimine, avant sa destitution par le ministère de l'Intérieur. Les membres de la BNPJ les ont placés en détention mardi matin, à la suite de plusieurs séances d'interrogatoire, certaines ayant été manquées par les accusés, qui ont fourni des certificats médicaux. Une enquête est actuellement en cours concernant les accusés, visant des accusations de détournement et de dilapidation de fonds publics placés sous leur responsabilité dans le cadre de leurs fonctions, ainsi que des tentatives connexes de détournement et de dilapidation de fonds publics. Ils font également l'objet d'accusations de faux en écriture publique et de son utilisation, d'abus de pouvoir dans le dessein de commettre des actes constituant une infraction de dilapidation, ainsi que de participation à la falsification de documents commerciaux.