Le répit aura été de courte durée pour les automobilistes marocains. En effet, les prix à la pompe vont reprendre leur ascension dès jeudi et les jours suivants. Il est attendu que les prix des carburants au Maroc augmentent de 40 centimes par litre tant pour le gasoil que pour l'essence à partir du premier février 2024. Cette hausse, attribuée aux fluctuations du marché international, s'insère dans une dynamique mondiale préoccupante – et à juste titre. Elle trouve sa première source dans la crise en mer Rouge. Pour les ménages marocains, cette nouvelle est loin d'être réjouissante, puisqu'elle annonce une augmentation des dépenses. De surcroît, elle pourrait affecter l'activité économique en renchérissant les coûts de transport. Il convient de souligner que cette augmentation n'est pas un phénomène isolé au Maroc, mais s'inscrit dans un contexte économique mondial d'incertitude. Depuis la libéralisation des prix des carburants en 2015 et la suppression des subventions étatiques, les prix ont été laissés à la discrétion du marché. Les distributeurs, ajustant leurs tarifs selon leurs stocks, limitent ainsi la marge de manœuvre des stations-service, dont les bénéfices restent fixes indépendamment des fluctuations des prix à la pompe. Inévitablement, l'impact sur le budget des ménages est significatif. L'augmentation des coûts des carburants se répercute directement sur les prix des biens de consommation, en raison du transport plus onéreux. Les denrées alimentaires, notamment, subissent des hausses notables, entraînant une inflation des prix qui affecte l'ensemble des consommateurs. Les familles aux revenus modestes sont les plus affectées par cette situation, voyant leur pouvoir d'achat s'éroder et devant faire face à des choix budgétaires délicats. Cependant, cette situation n'est pas une impasse. Elle soulève une réflexion urgente sur la dépendance aux énergies fossiles et la recherche d'alternatives durables. Peut-être est-ce l'occasion pour les acteurs gouvernementaux et économiques de privilégier des sources d'énergie moins volatiles. En attendant, le citoyen marocain, tout comme d'autres à travers le monde, doit faire face à ces défis, espérant des jours plus cléments. Les analystes s'accordent à dire que cette hausse pourrait être la première d'une série prolongée. Selon certains experts, la crise en mer Rouge, ayant provoqué une hausse des prix du brut, pourrait perdurer, présageant d'autres augmentations à venir. Elle est le résultat des tensions géopolitiques actuelles, notamment le conflit au Proche-Orient et la crise en mer Rouge, qui ont entraîné une volatilité et une flambée des prix du pétrole. Le contexte économique, déjà précaire avec une inflation de 8,9% en janvier contre 6,6% en décembre 2023, est assombri par ces événements, faisant craindre un choc pétrolier et une augmentation significative des tarifs. Les réductions de production de l'OPEP+ et les tensions géopolitiques contribuent à cette instabilité. Malgré une baisse des prix du pétrole influencée par l'économie chinoise, le Brent a connu une remontée, s'établissant à 83,78 dollars à Londres en début de semaine après avoir atteint son pic annuel à 96,55 dollars à l'automne dernier.