Le Mouvement des Infirmiers et Techniciens de Santé du Maroc (MITSM) a annoncé son intention d'initier une grève nationale de trois jours, du 16 au 18 janvier 2024, dans le but de réclamer leurs droits, notamment l'équité dans la prime de risque et l'amélioration des conditions de promotion. Dans un communiqué, le MITSM souligne que plus de 37.000 cadres infirmiers et techniciens de santé n'ont pas reçu une compensation adéquate pour les risques professionnels au cours des 20 dernières années. Malgré les engagements pris par le ministre pendant la période du Covid-19 et la campagne de vaccination, les attentes n'ont pas été satisfaites, souligne le mouvement, notant que le montant de l'indemnisation a été identifié comme la première demande à être abordée lors du dialogue sectoriel. Le mouvement souligne qu'aucune indemnisation supplémentaire ni augmentation des salaires ou des primes de risque n'a été accordée aux infirmiers et techniciens de santé depuis plus de 20 ans, à l'exception d'une modeste augmentation de 400 dirhams nets lors de l'accord du 5 juillet 2011. « Les revendications de cette catégorie de professionnels ont été négligées lors de l'accord de février 2022 et encore une fois lors de l'accord du 29 décembre 2023, où la demande d'équité dans la prime de risque et l'amélioration des conditions de promotion des infirmiers et techniciens de santé n'a pas été abordée« , a déploré le mouvement dans le communiqué annonçant la grève. Face à cette situation, le Conseil national du mouvement des infirmiers et techniciens de santé, réuni le 2 janvier 2024, a exprimé son soutien total aux luttes menées par les étudiants des instituts supérieurs des métiers d'infirmiers et techniciens de santé, saluant toutes les manifestations exerçant une pression sur le ministère de tutelle pour la réalisation de leurs revendications. Le Conseil national a également averti le ministère de la Santé qu'un accord qui ne répond pas aux deux principales revendications du corps infirmier, à savoir l'équité dans la prime de risque avec une augmentation immédiate et l'amélioration des conditions de promotion, ne serait pas accepté. En conséquence, le Conseil national du MITSM a déclaré une grève de trois jours, du 16 au 18 janvier, avec un rassemblement national à Rabat devant le ministère de la Santé le 17 janvier. Il est important de rappeler que le Syndicat indépendant des infirmiers (SII) avait également annoncé une grève au niveau régional (Rabat-Salé-Kénitra) la semaine dernière, le 9 janvier. Cette escalade survient en raison de la hausse des prix à tous les niveaux dans notre pays, et de la nécessité d'améliorer les conditions salariales des infirmiers et techniciens de santé. Bien que cette catégorie soit la plus active sur le terrain, les infirmiers et techniciens de santé sont toujours les derniers à être récompensés ou valorisés. Le SII avait appelé, dans un communiqué, à une augmentation du salaire fixe ne devant pas être inférieure à 3 000 dirhams nets pour les infirmiers et les techniciens de santé, à l'amélioration des conditions de promotion et à la suppression des quotas, à la réparation pour les victimes des décrets, à la promotion exceptionnelle des infirmiers stagiaires et des assistants, à la création du cadre de santé supérieur, et à des compensations équitables pour les étudiants infirmiers pendant les stages. Fatim-Zahra Belline, membre du comité de communication du SII, souligne que dans le contexte actuel marqué par la hausse des prix, il est impératif de se pencher sur la situation des infirmiers et techniciens de santé, qui n'ont pas bénéficié d'une revalorisation salariale depuis 2007. Elle rappelle les promesses du gouvernement actuel d'une augmentation des salaires des infirmiers, confrontés au Covid-19 et à une forte demande dans les centres hospitaliers et de santé en raison de la généralisation de la couverture médicale. « Déjà, il y a 2 ans, le chef du gouvernement a promis aux infirmiers que leur salaire atteindrait les 8 000 dirhams, soit une augmentation de près de 1 500 dirhams, et ils ont promis aux médecins d'appliquer l'indice 509. Ces derniers ont obtenu gain de cause en 2022, lors de l'accord du 24 février. Depuis les élections, le Maroc a connu une flambée des prix sans précédent. Du coup, ce n'est plus évident pour les fonctionnaires et les Marocains en général. Les 1 500 DH de plus promis par le chef du gouvernement ne sont plus suffisants, d'où notre revendication d'augmenter les salaires de 3 000 dirhams nets« , explique cette infirmière. Avec cette grève annoncée par le MITSM de 3 jours, les infirmiers et techniciens de santé attendent de voir la réaction du ministère de tutelle.