Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a de nouveau limogé un haut responsable. C'est devenu une habitude chez le régime algérien, et cette fois-ci, c'est le patron de la police qui paie les pots cassés. Farid Zineddine Bencheikh, a été remercié après le scandale du « harrag du vol Paris-Oran ». Abdelmadjid Tebboune s'est exécuté devant les demandes des généraux algériens qui ont demandé à virer le chef de la police. Ce lundi, Bencheikh, qui a essuyé plusieurs bourdes depuis sa nomination en mars 2021, a vu sa carrière écourtée. Il détient à son actif plusieurs scandales qui ont non seulement porté atteinte à son nom et sa fonction, mais plus largement à l'Algérie. Transfert illicite de devises, enrichissement illégal, résidence de luxe en France, et carte de séjour française, le patron de la police algérienne traîne plusieurs casseroles et pourtant, le régime l'a laissé agir jusqu'ici. Lundi, le chef d'Etat algérien a décidé de le limoger et le remplacer immédiatement par le contrôleur général de la police Ali Badaoui. A noter qu'en 2021, c'est toujours pour motif de scandales que son prédécesseur a été limogé. Bencheikh n'a toutefois pas pu contrôler les principaux aéroports algériens qui ne connaissent pourtant presque pas de passagers étrangers. C'est le scandale de trop, celui des harragas par avion qui a eu raison du patron des flics, après avoir échappé à la potence deux fois en 2022. Ces immigrés prenaient des vols d'Air Algérie pour entrer clandestinement et illégalement sur le sol européen, en se cachant dans les soutes d'avions ou les trains d'atterrissage. Deux personnes en sont décédées déjà. La dernière affaire a fait scandale le 28 décembre lors d'un vol en partance d'Oran vers Orly à Patis. Un passager clandestin a été transféré à l'hôpital après une hypothermie sévère, causée par les conditions de vol. Dix officiers et agents de la police algérienne ont été placés en détention provisoire après cette affaire lourde pour l'image de l'Algérie. Ils seront jugés pour avoir « mis en péril la vie des personnes à bord de l'avion et celle d'autrui, ainsi que la sécurité de l'avion », selon un communiqué du parquet de la cour pénale d'Oran. Mais ce n'est pas la première affaire du genre, en mars 2022, un jeune âgé de 16 ans a réussi à voyager en soute lors d'un vol entre Constantine à Paris et juin, deux cadavres de jeunes âgés à peine de 20 et 23 ans ont été retrouvés à l'aéroport international Houari Boumediène dans le train d'atterrissage d'un avion qui venait de faire un aller-retour Alger-Barcelone.