Les récentes attaques perpétrées par les rebelles Houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge ont engendré une augmentation notable des frais de transport maritime reliant l'Asie au Maroc, grimpant de 60 à 100 %. Cité par la presse ibérique, Rachid Tahiri, à la tête de l'Association marocaine des transitaires (AFFM), souligne que les coûts ont sensiblement grimpé depuis le 15 décembre, touchant particulièrement les liaisons avec l'Asie, dont la Chine, ainsi qu'avec des nations européennes telles que l'Italie. « Il est notable que le coût du fret d'un conteneur standard de 20 pieds reliant Shanghai à Casablanca ait augmenté de manière spectaculaire, passant de 1.450 à 2.800 dollars (soit une variation de 1.324 à 2.557 euros) depuis le 15 du mois précédent », a-t-il indiqué. Tahiri attend avec intérêt les évolutions tarifaires prévues pour la mi-janvier. Il évoque aussi des inquiétudes quant à l'impact durable du conflit sur des produits d'importation essentiels comme les tomates et le poisson. La mer Rouge représente un carrefour vital du commerce maritime mondial, comptabilisant 15 % du volume global. Elle joue un rôle central avec 8 % du commerce mondial de céréales, 12 % du commerce pétrolier, et 8 % du commerce de gaz naturel liquéfié. D'après la même source, « l'agitation récente dans cette région découle des tensions exacerbées par l'opération militaire israélienne contre le Hamas à Gaza. En soutien à la cause palestinienne, les Houthis ont intensifié leurs attaques contre les navires commerciaux ». Pour se prémunir contre cette menace croissante, une vingtaine de compagnies maritimes ont récemment opté pour un détour par le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. Cette manœuvre engendre un allongement de la durée des voyages de 10 jours en moyenne, associé à des frais supplémentaires conséquents. En réaction à ces enjeux sécuritaires, les États-Unis ont initié « Opération Prosperity Guardian », rassemblant une coalition militaire comprenant plus de 20 nations.