Mercredi 5 décembre signe le début de deux jours de pourparlers sur la question du Sahara à Genève. Après des années de gel des discussions, cette fois l'envoyé personnel d'Antonio Gueterres a réussi à mettre à la table des négociations l'Algérie, qui n'a jamais voulu reconnaître sa responsabilité dans l'affaire. Horst Kohler, ancien président d'Allemagne, et actuellement émissaire des Nations Unies pour la question du Sahara marocain, a réussi un tour de force en réunissant autour d'une même table, le Maroc, le Polisario, la Mauritanie et l'Algérie, soutien militaire et financier des séparatistes sahraouis. Ces discussions auront pour but de reprendre la « situation actuelle, intégration régionale, prochaines étapes du processus politique » indique la note de l'ONU. Kohler, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, avait adressé une invitation aux parties prenantes dans le conflit, le 28 septembre et 23 novembre, et a finalement pu organiser cette table ronde qui a débuté, mercredi 5 décembre à 14 heures, à Genève. Les discussions doivent prendre fin jeudi à 18 heures, au terme desquelles l'allemand doit faire une allocution pour rendre compte des faits marquants des pourparlers. De son côté le secrétaire général de l'ONU « se félicite de la décision du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie d'accepter l'invitation de son envoyé personnel, Horst Kohler, de participer à une première table ronde à Genève les 5 et 6 décembre 2018 « , a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq dans un communiqué. Et de rajouter qu'Antonio Guterres « réitère son soutien indéfectible à son envoyé personnel, et ses efforts pour relancer le processus de négociation conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité du 31 octobre 2018« , a poursuivi le porte-parole dans un communiqué. Et c'est reparti pour les négociations La délégation marocaine qui est composée de Omar Hilale, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies à New York, et des élus des provinces du Sud, notamment de Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Ynja Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab et Fatima Adli, acteur associatif et membre du Conseil municipal de Smara, sera conduite par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. L'Algérie, de son côté n'a jamais voulu reconnaître son parti pris dans le conflit du Sahara qui dure depuis une quarantaine d'années, assiste avec la Mauritanie en tant que « pays voisins« . Horst Kohler a rencontré, mercredi 5 décembre le ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel, qui a assuré à l'envoyé personnel d'Antonio Guterres de « l'engagement de l'Algérie en sa qualité de pays voisin, à contribuer au bon déroulement de la table ronde de Genève » pour « relancer le processus de négociations entre les deux parties aux conflits« , rapporte l'agence officielle algérienne. Pour rappel, les négociations ont été gelées depuis 2012 depuis l'arrêt du neuvième round de négociations informelles à cause de l'impossibilité de trouver un terrain d'entente entre les parties. La présence de la Mauritanie et de l'Algérie, deux parties prenantes dans l'enlisement de ce conflit donnera sans doute au représentant de l'ONU, des clés pour déterminer le niveau d'implication de ces deux Etats, et surtout Alger dans ce conflit.